Et rien n'était plus commode, pendant et depuis l'occupation, que de réduire l'Allemagne à ses crimes et la France à ses héros. Mais qu'un des chefs les plus prestigieux de la Wehrmacht pût être, au fond de lui-même, tellement convaincu de l'approche de la défaite qu'il allât jusqu'à chercher l'oubli en prenant, auprès d'un chef français, des leçons de haute cuisine, me paraissait contraire à tout ce que signifiait pour nous l'expression "général allemand". La haine se nourrit de généralités et "une tête typique de Prussien" ou "un spécimen parfait de la race des seigneurs", voilà qui nous met à l'aise lorsqu'il s'agit d'étendre le champ de nos ignorances.