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Citation de Charybde2


Bientôt, il n’eut plus assez de force pour rêver ; ses songes devinrent à leur tour des visions dénutries, des lieux abstraits qu’il traversait en flottant, comme en esprit, sans pouvoir jamais se poser, des étendues blanches désincarnées. Alors il dut quitter sa grotte et se persuader que ses rêves étaient son avenir, qu’il finirait par retrouver les siens et qu’à défaut, le monde qui l’entourait était suffisamment grand pour être comestible, qu’il lui fallait s’en nourrir par la marche, l’avaler par les pieds. Il savait que cette traversée des glaces jouait contre lui, qu’à s’épuiser dans le froid, il y laisserait ses dernières forces et qu’avec elles fondraient les dernières graisses qui l’empêchaient de se retrouver transi jusqu’aux os. Car un matin sans doute ne pourrait-il plus se lever, collé au sol, de la même matière que lui, les articulations et les poumons grippés. Mais pour l’heure, il pouvait marcher. Il n’y avait plus que cela à faire. Sa grotte était vide ; ses rêves étaient vides et peut-être était-il promis à cette même vacuité ; sa pensée tournait en rond, ne fonctionnait que par de squelettiques à-coups. Aussi, un matin, il partit.
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