Des pleurs étouffés tirèrent Rachel de son inconscience. Elle ouvrit les yeux mais demeura plongée dans le noir. Il lui fallut plusieurs secondes avant de réaliser qu’elle n’était plus ligotée. Un petit cri s’échappa de sa gorge et, en une seconde, elle fut debout, tâtonnant nerveusement à travers l’obscurité qui l’enveloppait. Essoufflée, elle heurta un mur, écarta les bras puis en toucha deux autres latéralement. Elle se retourna brusquement, fit trois pas précipités et rencontra une autre cloison. Hystérique, elle battit des bras comme pour déchirer le voile de ténèbres qui l’oppressait. Elle hurla avant de plaquer ses mains sur sa bouche, ne laissant plus sortir qu’un grognement pitoyable. Et si son agresseur l’observait, au-delà des cloisons, attendant le moment propice pour lui tomber dessus et la torturer? Qui l’avait amenée ici et pourquoi ? Luttant pour contenir le flot de peur brute qui ne demandait qu’à corrompre son corps et son esprit, elle demeura immobile quelque temps, prostrée. Puis, reprenant ses esprits, elle tendit l’oreille. Les sanglots s’étaient arrêtés, mais il lui sembla entendre la voix lointaine d’un homme. L’air charriait des relents d’excréments et de moisissures, c’était la première fois qu’elle le remarquait.
Une odeur de viande poêlée, déglacée au cognac, flottait dans l’air. Prélever dans les règles de l’art les morceaux de choix – seins, parties génitales, fessiers, cuisses – était un acte auquel Jacob s’était préparé depuis longtemps, effectuant de nombreuses recherches sur le cannibalisme et s’entraînant chaque jour à la maîtrise des gestes et techniques de boucherie.
Beaucoup diront que j’ai dépassé les bornes et on me reprochera longtemps la disproportion de ma réaction face à son attaque. Mais quand même, il m’a descendu en flèche, assassiné, anéanti.
"Avec dans le cœur une certaine fierté colorée d’une pointe de timidité et d’inquiétude, c’est un peu de lui-même qu’il livrait au monde, dévoilant une part de son intimité et autorisant les critiques à propos de son bébé, qu’il avait enfanté à la fois dans le plaisir et la douleur. La majorité le trouverait franchement laid ; d’autres conviendraient qu’il ne lui ressemble pas beaucoup, finalement, à part peut-être les yeux ou le nez ; un petit nombre enfin serait probablement réjoui par la venue de ce bout de chou qu’ils trouveraient bien mignon et tâcheraient d’apprécier simplement. Il avait éprouvé un bonheur incomparable à le façonner, le nourrir et le faire grandir, mais il avait aussi beaucoup souffert, confronté à ses propres limites, face à tout ce qu’il ne parvenait pas à exprimer malgré ses efforts. Bien sûr ses histoires n’étaient pas une grande œuvre qui révolutionnerait la littérature, loin s’en faut, et Abel en était bien conscient, mais il y avait mis tant de cœur, tellement de sincérité et d’énergie, qu’il les estimait comme les plus belles choses qu’il eut créées, même s’il les avait grevées malgré lui d’innombrables handicaps qui ne pourraient jamais être compensés."
Il enfila des gants en latex et attrapa un bonbon qu'il agita au-dessus de sa tête. Rien dans son aspect ne le distinguait des autres, mis à part qu'il semblait d'un gabarit un peu plus important. L'homme ôta la papillote et agita son contenu sous les regards incrédules du groupe, qui explosa en jurons et cris de dégoût.
In : Dernière blague
Avachie sur le sol, revêtue seulement de ses dessous crasseux, Laura redressa la tête avec difficulté. À travers sa vision déformée par les larmes et la drogue qui commençait à agir, la silhouette floue de l'homme qui se tenait en face d'elle semblait onduler comme une plante d'aquarium.
In : Fantasme ultime
Un fracas de verre brisé, la tôle qui se déchire. Paul a les os broyés, les chairs éclatées. La douleur, fulgurante, lui coupe la respiration. Terrorisé, il tend une main tremblante vers le visage de son père qui le regarde avec une expression de tristesse infinie.
In : Redemption sangles
Front plissé, paupières si serrées qu'elles semblent hermétiquement fermées, le visage de Rosy est un masque de colère taillé dans un bois envahi de stries. Si Franck se tenait en face d'elle, le venin qu'elle déverserait lui ferait l'effet d'un acide.
In : Petite poupée
La saisir par les cheveux pour lui fracasser le crâne contre le mur est la première idée qui traverse l'esprit de Daniel. Résistant néanmoins à la tentation, il espère une réaction plus civilisée.
In : Bricoleur du dimanche
J'ai laissé s'exprimer le molosse impitoyable que j'abritais à mon insu. Dans ma vie, j'ai découpé, tranché, filé des milliers de morceaux de viande, mais là c'est une expérience inédite. Et ultime.
In : Ver culinaire