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Citation de chevalierortega33


La lumière ruisselle des fenêtres et des baies vitrées. Du moindre relief sur une façade, elle tire des ombres verticales qui redessinent les immeubles et les grave d’or et d’ébène. Elle troue les cours intérieures de puits sans fond, fait de chaque sommet de building un Annapurna flamboyant. Dans le canyon que devient la rue, les passants s’arrêtent, saisis par la magie de l’instant. Ce qu’il a fallu de hasard pour que deux fois par an l’ali¬gnement de l’astre s’inscrive dans la perspective exacte de la 42e. Que l’axe de l’île sauvage de Manhattan soit décalé de vingt-neuf degrés par rapport au nord. Que le plan de la ville, imaginé sans architecte par de simples fonction¬naires, repose sur un quadrillage perpendiculaire des rues et des avenues. Le grid, la grille arbitraire et cadastral d’un commissaire au plan pour rendre plus rentable le négoce de chaque parcelle. Donnelli n’ose imaginer que ces coïncidences aient pu être calculées. Le phénomène est bien plus grisant encore s’il n’est que le fruit du hasard. Rien à voir avec les mégalithes de Stonehenge en Angleterre et leurs savants calculs d’alignements et de perspectives d’une science préhistorique. Donnelli ne veut rien voir d’humain dans le phénomène du Manhattanhenge. Il faut que ça reste du ressort de la nature, du caprice de l’astre magnifique. Manhattan, chaque 12 ou 13 juillet, n’est pas à la recherche d’une cosmologie divine. C’est juste un canyon, un Colorado urbain, que le soleil, par jeu, inonde.
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