Vers cette époque j'avais déjà conscience, jusqu'à l'angoisse, de ce qu'il existe deux sortes de héros : ceux qui font la une des journaux et ceux qui demeurent à jamais inconnus. Parmi ces derniers il y a ceux qui font - peu évident mais de première importance - le sale travail du monde, qui prennent les coups et les coups durs sans se plaindre, qui ne cherchent ni la gloire, ni le succès, ni les récompenses matérielles. Ils font ce qui est à faire, sans poser de questions. Ils sont dépourvus d'envie, de rancune, de méchanceté, d'avidité et, mieux que tout, d'ambition.
[ Jours tranquilles à Brooklyn ]