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Citation de enkidu_


La langue du Coran est la ‘arabiyya, la koïnè qui était utilisée dans les villes commerçantes du Hedjaz où se retrouvaient les tribus parlant des dialectiques différents. Elle est décrite, dans le Coran lui-même, comme la langue arabe claire et simple (lîsân ‘arabî mubîn), celle qui permet d’expliciter et de comprendre toutes choses. Le Coran puise dans cette langue et, en retour, la transforme, à la fois par des glissements de sens et par un processus de sacralisation.

Cette koïnè était en fait, aussi, la langue des poètes. Toutefois, le style du Coran se distingue à la fois de la prose et de la poésie : il s’agit de prose assonancée (saj’), qui n’a ni mètre ni rime systématique, et comporte ça et là des répétitions, des refrains. Autant dire que, avant toute compréhension, le Coran est une musique, aussi bien pour les auditeurs non arabophones que pour les bédouins de la jâhiliyya ou pour les Arabes d’aujourd’hui. Le Coran s’annonce lui-même comme incomparable (le Coran, 2 : 23 ; 10 : 38 ; 11 : 13) ; la doctrine de cette inimitabilité (i’jâz) fut mise au point par des savants comme al-Rummânî (m. 996) ou bien al-Bâqillâni (m. 1013), qui lui consacra un traité.

Cette musique qui ravit l’oreille, est aussi un jaillissement d’images et de métaphores, une profusion de sens qui impressionnent l’auditeur et frappent son imagination. Comme le résume fort justement Mohammed Arkoun : « Le discours coraniques est, en fait, une orchestration à la fois musicale et sémantique de concepts clés puisés dans un lexique arabe commun qui s’est trouvé radicalement transformé pour des siècles. » (pp. 33-34)
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