AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de enkidu_


Les incrédules refusent de croire que la taille de ces hommes excédât de beaucoup la nôtre. Et quand le plus célèbre de leurs poètes parle de cet énorme roc, borne d’un champ, qu’un héros des temps antiques arrache, balance et jette en courant contre son ennemi, Virgile n’ajoute-t-il pas : « Douze hommes tels qu’aujourd’hui la terre les enfante, douze hommes choisis le soulèveraient à peine » ; pour faire entendre que la terre enfanterait alors des corps plus grands. Combien plus grands encore dans les temps plus voisins du berceau du monde, avant la terrible et universelle catastrophe du déluge ? Mais souvent des tombeaux écroulés sous le poids des âges, mis à nu par la violence des eaux, ou par divers accidents, comme pour convaincre les incrédules, exhument ou font rouler devant eux de gigantesques ossements.

J’ai vu, et plusieurs ont vu avec moi, sur le rivage d’Utique, une dent molaire d’homme, si extraordinaire que, divisée suivant les proportions réduites de notre chétive humanité, elle eût pu faire cent de nos dents actuelles. C’était, j’imagine, une dent de quelque géant ; car si les hommes d’alors étaient plus grands que nous, les géants étaient encore infiniment plus grands. Et depuis, de notre temps même, des phénomènes de ce genre, rares il est vrai, n’ont toutefois presque jamais cessé de se produire. Le savant Pline assure que plus le temps précipite son cours, plus les corps que produit la nature diminuent ; et il rappelle à ce sujet les plaintes d’Homère, non comme poétiques et ridicules fictions, mais comme preuve historique, sérieusement acquise à l’observateur des phénomènes naturels. (livre XV, IX, pp. 210-211)
Commenter  J’apprécie          00









{* *}