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Critiques de Salley Vickers (6)
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L'ange de Miss Garnet

"Ma che bella donna!" Vous êtes une si jolie femme, sussura Carlo.





Rougissant à peine, Julia Garnet remercia ce bel inconnu qui l'avait invité à boire un verre au "Florian."





"Oro pallido". De l'or pâle, c'est délicieux ce que nous buvons!

-"Le prosecco. C'est notre secret italien, fit Carlo, charmeur comme savent l'être les Italiens.





Julia a abandonné les brumes de l'Angleterre pour la belle Venise, mais pas le brouillard qui voile son coeur.

La vieille fille ne voit rien, ni que Carlo essaie de la séduire, ni ce que "Venise la Senerissima" peut lui apporter...





Ses yeux ne s'éclaireront que devant le tableau d'un ange. Mais n'est-il pas trop tard? Carlo a délaissé "le pont des soupirs"...

Avec pudeur et intelligence, le roman nous montre une femme qui s'ouvre à la sensualité...





"Laisse tomber les gondoles à Venise

On a oublié le temps et l'heure

Il est minuit déjà." Sheila.
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The Cleaner of Chartres

J'avais oublié que dans la ville de Chartres, près de la cathédrale, il y a un hôpital de poupées. Dans son nouveau roman, l'ex-psychanalyste Salley Vickers évoque avec éclat cette étrange conjonction – la sublime grandeur d'un des plus beaux édifices religieux du monde et la poignante petitesse, la singulière misère, de jouets autrefois aimés, aujourd'hui brisés.



Le roman est centré sur la mystérieuse et belle Agnès Morel, une enfant trouvée élevée par des religieuses, qui travaille comme femme de ménage dans la cathédrale. C'est un personnage récessif, taciturne, à travers lequel se révèlent un large éventail de personnes vivant à Chartres, ou la visitant. Vickers assemble son histoire par fragments, comme un vitrail. Lorsqu'ils se rapportent à Agnès - souvent en lui parlant pendant qu'elle travaille - prêtres, religieuses, pèlerins, touristes, artistes et commerçants font des apparitions en camée, construisant une large image de la ville.



La cathédrale domine le début du roman, qui s'ouvre à la manière d'un guide : "Cinq cathédrales successives se sont dressées sur ce site ; toutes ont été réduites en cendres, sauf la cathédrale actuelle, qui a poussé, comme un phénix, sur les braises du dernier Le 10 juin 1194, les flammes traversent Chartres, détruisant de nombreuses habitations domestiques, entassées côte à côte dans les ruelles médiévales, et toute l'ancienne cathédrale sauf la façade ouest avec ses tours jumelles et la crypte beaucoup plus ancienne. "



Le personnage d'Agnès, préoccupée par la tâche banale du nettoyage, permet à Vickers de sortir de l'ombre imposante de la cathédrale, d'en décrire de petites parties dans les moindres détails. L'étrange dédale, ou labyrinthe, creusé dans le sol de la nef juste à l'intérieur des portes ouest, fascine Agnès : « Une croix était esquissée par les bandes de marbre noir qui marquaient les virages de l'allée. C'était astucieux, se dit-elle, la croix, étant composée non pas des pierres qui ont fait le chemin mais de celles qui ont marqué son absence."



L'absence est au cœur de la vie d'Agnès. Retrouvée à moitié congelée dans un panier par un fermier, qui ne se croyait pas capable d'élever un bébé de sexe féminin, elle vécut dans un couvent jusqu'à tomber enceinte à l'adolescence (un exploit, dans les circonstances). Lorsque le bébé lui a été enlevé de force, elle est devenue folle.



Vickers révèle l'histoire d'Agnès par couches, oscillant entre le passé et le présent, approfondissant cumulativement le récit. La technique a beaucoup en commun avec les méthodes psychanalytiques, notamment dans le rôle que joue le silence.



Agnès se voit souvent proposer des travaux de nettoyage à l'extérieur de la cathédrale. Elle a du mal à refuser un nouveau travail ou à exiger un paiement correct. Sa vulnérabilité est un repoussoir pour le désagrément des autres.



Le plus répréhensible de tous ses employeurs est la méchante Madame Beck, une collectionneuse obsessionnelle de poupées de porcelaine. Elle accuse injustement Agnès d'avoir cassé ou volé une de ses poupées et insiste sur le fait qu'elle travaille gratuitement pour récupérer le coût.



La visite à l'hôpital des poupées est inoubliablement terrifiante : « Albert le docteur des poupées détestait que ses patients quittent ses soins. Les petites filles qui envoyaient leurs jouets en réparation devaient le supplier et les extorquer avec l'assurance jurée de mieux traiter leurs charges. à l'avenir."



Jamais pesant, La Nettoyeuse de Chartres touche légèrement mais sciemment au côté miteux de la nature humaine. Aux prises avec la bonté féerique d'Agnès, les autres personnages se blottissent comme les bâtiments domestiques délabrés qui remplissaient autrefois les rues médiévales entourant la cathédrale du haut de sa colline.



Dans des interviews, Vickers a déclaré qu'elle avait cessé de pratiquer la psychanalyse deux ans après avoir publié son premier roman : "Les deux choses n'étaient tout simplement pas compatibles car le travail vient du même endroit".



Nr reste qu'à souhaiter que cet excellent roman soit traduit...




Lien : http://holophernes.over-blog..
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Trois et caetera

Une histoire assez bizarre, la relation entre une veuve et la maîtresse de son mari…





Bridget vient de perdre Peter, son mari, et de découvrir la relation de celui-ci avec Frances. Très bel homme, Peter enchaînait les conquêtes, mais c’est avec ces deux femmes qu’il avait fait sa vie. Chacune doit faire le deuil de celui qu’elles ont aimé, chacune l’appréhendant à sa manière. Ajoutez à cela les personnages secondaires qui gravitent autour, notamment un très beau jeune homme, Iranien, et sa sœur, une voisine un peu suspicieuse…



C’est un peu un OVNI que ce texte, et je dois dire que je n’ai pas vraiment accroché. Ni les personnages, ni les circonstances n’ont provoqué en moins la moindre réaction. Je l’ai lu sans arriver à rentrer dans l’histoire, en restant vraiment à la surface. Je n’arrive même pas à en parler davantage, tellement ça m’est passé au-dessus !
Lien : https://therewillbebooks.wor..
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The Librarian

A la fin des années 50 dans une petite ville anglaise à l’heure de l’après-guerre. Sylvia Blackwell, bibliothécaire fraichement émoulue d’une école spécialisée, prend ses fonctions à la bibliothèque municipale et est chargée de développer le secteur Jeunesse. Son arrivée va bousculer la vie rangée de cette communauté et son action au sein de la bibliothèque permettre l’accès à la lecture à de nombreux enfants. L’aide qu’elle va apporter à plusieurs enfants, notamment Lizzie petite fille délaissée par sa mère mais aux qualités insoupçonnées, sera déterminante. Mais son enthousiasme est douché par un supérieur jaloux et misogyne qui va n’avoir de cesse de lui mettre des bâtons dans les roues. Son histoire d’amour avec un des médecins généralistes de la ville sera observée avec désapprobation par les habitants corsetés dans les stéréotypes et préventions de l’époque. Son jeune voisin Sam, subjugué par la fille du médecin, jeune garce surdouée, mettra son avenir en péril au grand dam de Sylvia qui croit en son avenir brillant.

Un livre sur la joie de lire dès le plus jeune âge, sur les bienfaits de la connaissance et de l’amitié pour gagner la confiance en soi, permettant ainsi de lutter contre les déterminismes sociaux. Une évocation de l’Angleterre de l’après-guerre avec ses hommes abimés par leur expérience au combat ou dans les camps de prisonniers. Mais aussi beaucoup de cet optimisme qui permet de triompher des embûches de la vie.

Un beau livre très bien écrit, avec des personnages attachants et sensibles, notamment les enfants dont les états d’âme sont finement décrits, une intrigue prenante et qui donne envie de croire en la nature humaine malgré un peu trop de bons sentiments à mon goût.
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L'ange de Miss Garnet

Beau roman tout en délicatesse et retenu que cet "ange de Miss Garnet" de Salley Vickers.

Miss Garnet, c'est ainsi que l'appelait ses élèves, doit faire face au décès de sa colocataire et amie. Elle décide de sortir de ses chemins si bien construits et de se bousculer. Elle passera les six prochains mois à Venise.

Au fil des promenades et des rencontres, elle découvre une autre vie et se passionne pour l'histoire du livre des apocryphes de Tobie. elle se reconstruit doucement, tombe amoureuse pour la première fois, a son premier chagrin d'amour. Se lit avec des gens qu'elle n'aurait pas fréquenter autrement un riche couple d'américain, Sarah et Tobie des jeunes travaillant à la restauration d'une église et un Monsignore haut en couleurs. Elle fait son voyage initiatique au crépuscule de sa vie dans une Venise toujours aussi belle et fascinante.

Ce roman m'a beaucoup touché. Il est sensible et beau.

Les pages se tournent toutes seules. Vous ne regretterez pas d'accompagner Miss Garnet dans son voyage.
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L'ange de Miss Garnet

Quête initiatique où la renaissance à la vie d’une “authentique” vieille fille fermée à tout.

Avec beaucoup de finesse, et, de pudeur, l’auteur évoque la métamorphose de Miss Garnet, héroïne malgré elle de ce roman !!!!! C’est en admirant une peinture représentant La Légende de Tobie, que Miss Garnet s’éveille “brutalement” à la vie, et, découvre ainsi l’amitié, l’amour et surtout la peinture vénitienne...

Ce réveil est un véritable “choc” pour Miss Garnet. Elle comprend donc qu’elle a vécu repliée sur elle même, refusant ainsi de “vivre” et d’aller vers les autres !!!!!

On remarque également un parallèle entre la quête effectuée dans l’Antiquité par Tobie et celle de Miss Garnet. Par certains côtés, les 2 protagonistes se ressemblent énormément...



(Le livre de Tobie fait partie de l’Ancien Testament, et, a été composé aux III - IIème siècle avant JC. C’est l’histoire d’une famille juive déporté à Babylone, dont le fils Tobie part en voyage afin de chercher un remède contre la cécité de son père. Il y a aussi une évocation de la vie religieuse des communautés juives vivant à cette époque. Tobie est à la fois le nom du père et du fils).

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