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Citation de enkidu_


Que sait-on de la bande de Ravana ? Qu’elle se fait passer pour un mouvement antimusulman fanatique, ce qui, à cette époque, avant les émeutes pour la partition, quand on pouvait jeter impunément des têtes de porc dans la cour des mosquées, le vendredi, n’était pas une chose exceptionnelle. Qu’en pleine nuit, la bande envoyait des hommes peindre des slogans aussi bien sur les murs des villes anciennes que sur ceux des neuves : « Non à la partition ! Les musulmans sont les juifs d’Asie ! » et ainsi de suite. Et que la bande mettait le feu aux usines, aux boutiques, aux entrepôts possédés par des musulmans. Mais il y a plus et ceci n’est pas très connu : derrière cette façade de haine raciale, la bande de Ravana était une entreprise commerciale remarquablement bien conçue. Des appels téléphoniques anonymes, des lettres écrites avec des mots découpés dans des journaux, étaient adressés à des hommes d’affaires musulmans, à qui on offrait de choisir entre payer une certaine somme ou voir leur entreprise brûler. Il était intéressant de noter l’éthique de la bande. Il n’y avait jamais de seconde exigence. En absence de sacs pleins de billets, des flammes léchaient des devantures de boutiques, d’usines ou d’entrepôt. La plupart des gens payaient, préférant cela à la solution risquée consistant à faire appel à la police. En 1947, les musulmans ne pouvaient pas faire confiance à la police. Et on disait (je ne peux en être sûr), que, quand les lettres de chantage arrivaient, elles contenaient une liste de « clients satisfaits » qui avaient payé et qui n’avaient pas eu de problèmes. La bande de Ravana – comme tous les professionnels – donnait ses références. (pp. 126-127)
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