J’ai assisté à son effacement de toi. Alzheimer de l’enfance. Il a perdu ton corps. Sa chaleur. Tes mains à la fin. Ton allure. Ton odeur. Les sorties de classe maternelle. Le goût de ta cuisine. Un câlin. Ton regard. Ta voix. Tu ne réapparais que par la lumière. À l’adieu au corps, c’est d’abord les saisons. Tu es l’hiver ou l’été. Puis le printemps après quelques années. À l’intérieur des mois. Échouée au milieu des nuits. Des heures lumineuses qui entourent midi. Aux journées vides. Aux grains des secondes. Le souvenir de ta lumière marquera un autre temps.