L’adjudant Joseph Maurici quarante-quatre ans, est d’origine sicilienne et complètement extraverti. Il parle fort et mouline des bras dès qu’il prononce un mot. C’est automatique. Comme tout bon italien qui se respecte. Joseph est fier de ses racines méditerranéennes, mais il ne supporte pas son prénom. Il se fait appeler Jo. C’est bien Jo ! Sa stature moyenne, mais plutôt musclée, ne donne pas vraiment envie de s’y frotter.
D’autres, comme Jo, pratiquent la boxe comme ils pratiqueraient un autre sport, pour entretenir leur corps. Les femmes recherchent davantage un moyen de défense, efficace ou pas. Intérieurement, il ne leur souhaite pas d’avoir à subir une agression, afin de vérifier si les cours leur sont profitables. Néanmoins, elles auront acquis quelques bases et notions qui pourront toujours être utiles.
Il est passionné de sport tout comme Martin. C’est bien leur seul point commun. Il passe des heures à cogner sur des sacs de frappes, en salle de boxe. Il aime s’y rendre régulièrement. Jo apprécie aussi les rencontres qu’il peut y faire. Des jeunes, des moins jeunes. Des hommes, des femmes. Certains prennent le punching-ball pour un défouloir, un psychologue.
L’arcade sourcilière explosée. La pommette gauche fracturée. La mâchoire enfoncée. Le nez cassé. Rien n’avait résisté au passage à tabac qu’elle venait de subir. Ses jambes maculées de sang jusqu’aux chevilles ne laissaient aucun doute sur la nature de l’agression. Ses vêtements arrachés parlaient d’eux-mêmes quant à la violence de l’acte.
De larges entailles se dessinaient sur les bras. Ses seins avaient subi de nombreuses et profondes lacérations. Au fur et à mesure que le temps s’écoulait, les contusions laissaient place aux ecchymoses et autres hématomes qui paraissaient changer ce corps inanimé en un « patchwork » macabre.
Ce qui ressemblait vaguement à une petite culotte souillée d’hémoglobine et roulée en boule se dégageait de sa tête. Son apparence n’avait plus rien d’humain. Son visage n’était plus qu’une boursouflure. Le sang séché avait pris une couleur brunâtre.
Elle gisait, là, inerte en position fœtale sur le sol carrelé et froid du garage du domicile conjugal. Un sursaut de terreur lui fit changer de posture. La douleur était tellement insoutenable qu’elle sombra de nouveau dans l’inconscience.
Le bourreau frappa, encore et encore sans jamais prononcer un mot à l’égard de sa martyre.