Tu préfèrerais t'inventer... Au début ce ne serait pas terrible, mais tout finirait par s'arranger. Dans un baiser, comme au ciné. Il t'offrirait sa bouche, ses lèvres minces, et tout reprendrait goût.
Mais tu lui fais face et, sous son regard bienveillant, tu t'emmêles. Mal à l'aise sur ta chaise, tu tentes de dissimuler le bandage qui ceint ton poignet, tes doigts se posent sur tes cuisses serrées, tu te cherches. Tu aimerais trouver l'inspiration et lui transcrire en paroles ton enfance heureuse.
Ce n'était pas une raison pour perdre ta raison d'exister, puis la raison tout entière, alors que ce qui t'avait quittée, c'était de l'amour un succédané, une histoire sans fesses et sans tendresse.
On n'a pas l'air en forme aujourd'hui, balance en passant une infirmière, avec la même assurance, le même détachement que si elle avait annoncé dans un micro la météo ou la température de l'eau à des estivants.
Pour nous, il n'y a pas de meilleur manière de se conduire, mais plutôt une manière appropriée. Une personne doit avant tout remplir son rôle, en fonction de sa place dans la communauté et contribuer ainsi à l'équilibre général, qui est plus important que ses désirs personnels.
Pour nous, être coléreux n'est pas un signe de force de caractère, mais au contraire de faiblesse.Celui qui se met en colère est pitoyable, il prouve avant tout qu'il n'est même pas capable de se maîtriser lui-même, d'assurer son équilibre intérieur et nous n'aimons pas çà.