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Citation de Charybde2


Je déteste profondément mon prénom, Aphrodisia, qu’y a-t-il de pire ? C’est un prénom plein de promesses que je n’ai aucune intention de tenir. Un prénom de catin. Un prénom qui me rappelle sans cesse le calvaire qui m’a fait naître. Le combat de ma mère au nom de chasseresse. Et le sort qu’il m’a imposé. On ne refuse pas son destin, 0 Foranza.
Ma mère, ah, ma mère ! Artemisia la magnifique, admirée de tous pour son talent, révérée de toutes pour son combat. Artemisia Gentileschi, la première pictoresse d’une principauté qui refusait la peinture aux femmes, dépassant son maître de père par l’immensité de son génie, créant le scandale par sa création. Ma mère qui m’a appris que seuls les hommes montrent leurs faiblesses, qui m’a dressée, à la dure, à ne rien divulguer, à masquer ma vérité, à toujours présenter une expression stoïque. Ma mère qui m’a confiée à un maître d’armes dès mon plus jeune âge, qui m’a armée pour que jamais je ne souffre ce qu’elle a subi. Grâce à qui je n’ai jamais eu à me battre. Ma condition féminine et sa froideur me protègent toujours. Être la fille d’une légende n’est pas toujours facile, à Foranza.
Il y a peu d’enquêteurs dans la cité-État, encore moins d’enquêteurs séculiers, d’autant moins d’enquêtrices. Mais la fille d’Artemisia la scandaleuse est unique en son genre, à plus d’un titre. Je refuse la voie sacrée de mes pères. Ultime descendante d’une longue lignée de peintres, je tourne le dos aux pinceaux. Aphrodisia la mal nommée préfère d’autres outils pour ses talents et ses sens affûtés. Un destin d’une portée bien plus vulgaire, à Foranza.
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