Alors qui donc achète dans une vente aux enchères? Beaucoup de collectionneurs sérieux d'art cntemporain passent par le premier marché. En effet, cela revient beaucoup moins cher, même s'il est risqué de vouloir être en avance sur son temps. Le second marché présente moins de risques parce que les oeuvres ont déjà été testées sur le marché. L'art n'a pas de prix, maix l'assurance en a un. Il se trouve un faible pourcentage de collectionneurs qui n'achètent que dans les grandes ventes. Ils aiment la discipline du marteau, explique un des directeurs de Sotheby's. Comme ils sont très occupés, la vente les oblige à trancher. Le fait que rien n'est joué d'avance leur plaît, surtout lorsque quelqu'un surenchérit et montre qu'il est prêt à payer un prix similaire. Ce qui leur plait, aussi, c'est de savoir avec certitude qu'ils ont payé le prix du marché, à une date donnée à un endroit donné
Quand la première foire artistique de Bâle a ouvert en 1970, elle donnait l'impression d'un marché aux puces avec ses tableaux empilés le long des murs et les marchands qui arrivaient, des toiles roulées sus le bras. Quel contraste avec le décor respectable d'aujourd'hui. Avec son léger accent suisse allemand Keller (directeur de la foire depuis 2000] m'explique sa démarche : rechercher d'abord la qualité dans l'art, et l'argent suivra...
Jusqu'à la seconde guerre mondiale, pour vendre ou pour acheter des oeuvres d'art, la France est incontournable mais entre 1950 et 1980 environ, Londres est devenue la capitale des ventes aux enchères. Aujourd'hui ce n'est plus qu'un site secondaire et les enchères s'y passent plutôt par téléphone. A voir le lieu où je me trouve et la foule qui s'y presse, j'ai peine à croire que New York n'était considérée que comme un avant poste provincial dans ce domaine jusqu'à la fin des année 1970. Christie's s'y est implantée en 1977 et voici que pour citer un des experts de cette maison – tous les acteurs sont là, le marché est en ébullition
Sofia Ricci est collectionneuse et ne fait rien d'autre. Elle passe sa vie dans des musées et des galeries, organise l'entrée et la sortie des œuvres qu'elle expose et en discute les primes d'assurance et la conservation. Pourtant son mari et elle ne possèdent que 400 œuvres d'importance (e non plusieurs milliers) et ils ne dépensent généralement pas plus de 300 000 euros (au lieu de plusieurs millions) par acquisition, elle ne se voit pas souvent donner le premier choix […], je suis athée mais je crois en l'Art.