Adulte, je m’étais souvent entendu dire que les moments les plus heureux de mon existence dataient de cette époque, sans jamais avoir bien
compris ce que pouvaient signifier de telles paroles. Avais-je renoncé à tout autre bonheur que celui vécu aux côtés de mes grands-parents, comme en ces
soirées d’été où nous regardions la télévision ensemble ? Me destinais-je à cultiver ces souvenirs en boucle jusqu’à la fin
de mes jours ? Ma grand-mère me tira de ma rêverie. Sans juger utile de m’inviter à entrer dans le salon, elle me demanda si je
savais ce qu’était devenue ma sœur.