AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Eric75


Eric75
11 décembre 2011
Le troisième homme, qui ramassait les perles répandues sur le plancher, leva les yeux et demanda, patron, ce qu'il avait à faire, lui. Il y eut un gros rire, puis la voix assourdie par le rhume dit pauvre nouille, qu'il n'avait qu'à enfiler ce qu'il tenait. Qu'est-ce qu'il pouvait faire d'autre ?
L'homme au chapeau se retourna vers celui qui regardait toujours par la vitre, un homme maigre, très grand, au pardessus bleu marine élimé aux manches, aux cheveux d'un brun terne, aux épaules voutées par trente-cinq ou quarante ans de soumission quotidienne. Devant son visage, il y avait de la buée sur la vitre. Il ne devait pas voir grand chose.
L'homme au chapeau dit qu'il n'oublie pas, lui, Grazzi, de jeter un coup d'oeil sur les autres compartiments, on ne sait jamais et même quand on trouve que dalle, ça fait du poids dans le rapport. Faut développer.
Il voulut ajouter autre chose, mais il haussa les épaules, dit à nouveau bon Dieu, qu'il en tenait une carabinée, toi, l'enfileur de perles, je te trouve au Quai vers midi, ciao, et il s'en alla sans refermer la porte.
L'homme debout devant la vitre se retourna, visage blafard, yeux bleus, regard tranquille, et dit à l'autre, penché sur la couchette où la femme tendait un dos mort, des muscles morts, qu'il y avait vraiment des coups de pied quelque part qui se perdaient.
Commenter  J’apprécie          90





Ont apprécié cette citation (5)voir plus




{* *}