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4.28/5 (sur 9 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Né en 1978, ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de lettres classiques et docteur en langue et littérature grecques, Sébastien Morlet est professeur à l'UFR de grec de l'université Paris-Sorbonne.

Parmi ses ouvrages, on peut citer Christianisme et philosophie. Les premières confrontations (Ier-VIe s.), Paris, Livre de Poche, 2014; Les chrétiens et la culture. Conversion d'un concept (Ier-VIe s.), Paris, Les Belles Lettres, 2016. Il a également réalisé à la Sorbonne, sur le site Edx, le MOOC Christianisme et philosophie dans l'Antiquité.

Son livre Symphonia a été couronné en 2020 par un des grands prix de l'Académie Française (prix Georges Dumézil).

Source : Site de la Fondation Ostad Elahi
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Rencontre à la Librairie Guillaume Budé le 16 octobre 2019, avec Gilles Dorival, Alain le Boulluec et Sébastien Morlet. Marguerite Harl, Origène et la fonction révélatrice du Verbe incarné : https://www.lesbelleslettres.com/livre/4007-origene-et-la-fonction-revelatrice-du-verbe-incarne Gilles Dorival et Alain le Boulluec, L'Abeille et l'acier. Clément d'Alexandrie et Origène : https://www.lesbelleslettres.com/livre/4003-l-abeille-et-l-acier Sébastien Morlet, Symphonia. La concorde des textes et des doctrines dans la littérature grecque jusqu'à Origène : https://www.lesbelleslettres.com/livre/4008-symphonia.

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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
Notre mot "culture" est d'origine latine (cultura). Il évoque la métaphore de l'agriculture : l'esprit est comme un champ qu'on doit cultiver pour lui faire porter des fruits.
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L'Antiquité chrétienne fut constamment traversée par deux tentations : celle de tourner le dos à la culture grecque et d'ériger, en face d'elle, une culture spécifiquement chrétienne ; celle, au contraire, de considérer la culture grecque comme utile et d'en prendre tout ce qui peut contribuer à la formation intellectuelle et au savoir.
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Dans ce texte important, Clément justifie l'usage concomitant de la sagesse grecque et de la sagesse barbare (le christianisme) au nom d'une représentation symphonique de la vérité. La vérité n'est pas d'un côté ou de l'autre, elle se trouve à la fois des deux côtés, pourvu que les deux puissent s'accorder, comme les notes d'une lyre.
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Dans l'Antiquité, pendant au moins les trois premiers siècles, les chrétiens sont d'abord en butte à des accusations "populaires" de la part des païens. On les accuse de pratiquer l'inceste, de mener une vie de débauche, de se livrer à l'anthropophagie (malentendu fâcheux autour du rite eucharistique, semble-t-il). Mais parallèlement à ces accusations, naît, peut-être dès la fin du Ier s., une critique philosophique du christianisme.
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Dans l'esprit de certains auteurs chrétiens de l'Antiquité, il y a donc un lien entre la contradiction supposée de la philosophie et son origine non divine. Si elle était un don de Dieu, la philosophie ne serait pas contradictoire. Et si elle l'est, c'est que les philosophes n'ont pas profité d'un don divin.
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Le cas de la citation prêtée à Tertullien fournit un bon exemple des malentendus qui circulent, depuis longtemps, sur l’« antirationalisme » chrétien. Peut-être suffirait-il de dire que ce mot n’est pas de Tertullien. Que de fois, pourtant, cette petite phrase a-t-elle été citée pour dénoncer le fidéisme chrétien !
Elle est en réalité la déformation d’un passage du traité Sur la chair du Christ (5, 4 : credibile est, quia ineptum est) et ne constitue en aucun cas une maxime générale contre la philosophie. Dans le contexte duquel on veut tirer ce passage pour lui faire dire autre chose que ce qu’il dit, Tertullien ne polémique pas avec les philosophes, mais avec un autre chrétien, Marcion. Dans le développement en question, le Latin accuse Marcion de nier la réalité de la Passion et d’être ainsi en contradiction avec les données essentielles de sa propre foi. La phrase intervient dans un débat entre chrétiens, et non dans la polémique d’un chrétien contre la philosophie. Elle est liée explicitement, dans les lignes qui précèdent, au texte de la Première Épître aux Corinthiens (3, 18-20) : la folie, qui est sagesse devant Dieu. Non d’ailleurs pour magnifier la folie contre la raison, mais pour justifier une théologie qui ne soit pas « indigne de Dieu » (5, 3), qui ne limite pas la puissance de Dieu à ce qu’on peut raisonnablement en concevoir (3, 1). Ce que Tertullien veut dire, c’est que la mort de Dieu est crédible justement parce qu’elle dépasse notre entendement. C’est un paradoxe, certes, mais on va trop vite lorsqu’on veut y voir une attaque générale contre la raison.

Préface
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Depuis la France, deux épisodes semblent avoir particulièrement marqué les esprits. Le 12 septembre 2006, le pape Benoît XVI prononça un discours à Ratisbonne sur le thème des rapports entre foi et raison. Il y défendit la thèse des racines à la fois grecques et chrétiennes de l’Europe, présentant le christianisme comme le produit d’un « intime rapprochement mutuel […] qui s’est réalisé entre la foi biblique et le questionnement philosophique grec ». Ce rapprochement, pour Benoît XVI, définissait « le fondement de ce que, à juste titre, on appelle l’Europe ».
En 2008, Sylvain Gouguenheim, professeur d’histoire médiévale à l’ENS de Lyon, fit paraître au Seuil un ouvrage intitulé Aristote au Mont-Saint-Michel. Les racines grecques de l’Europe chrétienne. Il essayait de montrer que, contrairement à une idée largement admise, l’Europe n’aurait pas eu besoin d’attendre l’apport de l’islam pour redécouvrir Aristote : la pensée d’Aristote aurait fait son chemin dans l’Europe chrétienne tout au long du Moyen Âge. Cette analyse tend à minorer le rôle des Arabes dans la transmission de l’hellénisme dans l’Europe chrétienne, et donc à rapprocher considérablement hellénisme et christianisme.

Ces deux textes provoquèrent des réactions très vives dans la communauté intellectuelle. Animés par le souci de réagir à des thèses qui leur paraissaient excessives, certains auteurs dénoncèrent la liaison qui était ainsi posée entre christianisme et hellénisme et, en définitive, entre foi et raison. Ils insistaient sur la dimension fidéiste de la religion chrétienne, et sur le rôle accessoire, voire inexistant, qu’y aurait joué la raison. Les chrétiens de l’Antiquité ne considéraient-ils pas la philosophie comme une science étrangère ? Et n’attribue-t-on pas à Tertullien les mots : « je crois, parce que c’est absurde » (credo, quia absurdum) ?

Préface
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Que l’on soit croyant, agnostique ou athée, le christianisme des origines fascine. On ne compte plus les ouvrages ou les séries documentaires qui le prennent pour objet. Chaque fois, le succès est garanti. Chaque fois, le sujet déchaîne les passions.
Cette curiosité a pris une actualité nouvelle depuis les événements du 11 septembre 2001. Ces événements sont à l’origine d’une crise profonde de la conscience européenne, d’une crise d’identité. Outre-Atlantique, l’agression que les États-Unis venaient de subir apparaissait à beaucoup comme la confirmation de l’existence du « choc des civilisations » théorisé par Samuel P. Huntington seulement cinq ans plus tôt. En Europe, et singulièrement en France, la question du rapport à l’islam amena un débat sur les « racines » culturelles de l’Occident. L’Europe, la France ont-elles des racines chrétiennes ? Ont-elles des racines grecques ? Ces deux thèses s’excluent-elles mutuellement ? Quel est le lien entre christianisme et hellénisme ?

Préface
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