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Citation de Asterios


D'abord les hommes, puis les brebis, tous ces êtres avalés par la nuit, c'était le signe que le monde les abandonnait. Ces hommes, elles se sentaient non seulement fautives de continuer à vivre sans eux, mais bien plus encore de parfois penser à la chair, de penser à la chair sans vraiment penser à eux. Tout cela c'était la faute au désir qui la nuit leur parcourait le corps, c'était la faute au péché de ressentir l'envie au plus profond de soi, au point de se frotter le ventre contre les draps. Petit à petit, la conviction les gagna qu'elles vivaient dans la faute sans plus le moindre assentiment de dieu. Cette fièvre qui leur cuisait le sang, ce désir qui leur électrisait le corps, c'était autant de poison qui leur captait le bas-ventre. Pourtant toutes ces heures passées au labour, ces étreintes avec l'araire, les seins plaqués sur les mancherons en fer, toute cette énergie les abreuvaient d'une fatigue pareille à l'amour. Chaque soir elle arrêtaient le travail comme si elles ressortaient des bras d'un amant total. Seulement, si ces séances-là compensaient l'étreinte, elles ne comblaient en rien le manque de caresse.
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