Il fut immédiatement rattrapé par la tranquillité de l'endroit, l'indolence de ces allées paisibles, sans plus de cohue, contrairement à dimanche. [...]
Il se concentra sur les fruits et légumes disposés le long des étals heureux.
Des tomates lui firent de l'oeil sur le stand d'un maraîcher, des tomates à la rondeur imparfaite, leur peau n'avait pas ce vernis des fruits en plastique de supermarché, elles rayonnaient d'une vigueur honnête. Les pommes de terre à côté étaient terreuses, comme enfouies dans leur gangue millénaire, les salades paraissaient vivantes, les carottes empilées tendaient leur pointe vers lui, les fleurs de courgette étaient alignées comme autant de grands pinceaux maculés de jaune sur le devant il y avait toutes sortes de fruits répartis dans des cageots, sans apprêt, sans doute tout juste cueillis sur l'arbre.