En explorant le catalogue des Editions 38, j’ai découvert ce titre qui a attiré immédiatement mon attention. Ce jeu de mot avec un titre d’un roman culte de Marcel Proust ne pouvait que titiller ma curiosité, Marcel Proust devenu personnage d’un roman, ce n’est pas rien, c’est même assez culotté et risqué !
J’aime les romans policiers qui nous transportent à une époque particulière, et les années 1890 font parties de ces périodes que j’affectionne.
Dans ce genre de roman l’époque et le lieu forment un décor en arrière plan, ici les côtes bretonnes. En ce rapprochant on découvre les personnages qui forment l’ensemble dans un certain cadre social. Puis on voit apparaître le détective sur le devant de la scène, il s’agit de Samuel Pinkerton. Ce roman est le premier de la série.
Ce que j’aime dans cette période charnière de l’histoire, c’est la place des avancées technologiques qui forment un contraste entre le passé assez figé et la mise en route d’inventions qui vont en quelque sorte accélérer le mouvement. Le train, par exemple, prend son essor malgré la défiance qu’il inspire à certains, mêlée à l’enthousiasme des autres. Le chapitre 2 nous fait revivre ce voyage et cette ambiance.
Les classes sociales sont très marquées mais ce lieu « le wagon » rend perméable la rencontre de gens de niveau social différent. Le fait qu’il y ait deux artistes permet aussi ce lien.
Par contre voir Proust à 24 ans, un peu caricatural, en voyage pour raison de santé avec une dysenterie c’était plutôt gag, il serait intéressant de voir la tête des puristes ! Quant à moi j’ai surtout vu en lui un certain milieu et une époque, ainsi que des petits clins d’œil comme l’apparition d’une certaine Albertine !
Ce qui m’a plu, c’est de voir tous ses artistes converger vers certains lieux et comment la leur venue a bouleversé la vie des gens. En quelques pages, on rencontre un écrivain, un musicien, une actrice, des peintres… Ils sont en quête d’inspiration et d’ailleurs… j’ai découvert ainsi des artistes de cette période que j’affectionne et ma lecture était accompagnée par la musique de Reynaldo Hahn…
A côté de ses parisiens en quête « d’exotisme » on a les gens du cru qui vivent entre tradition et modernité avec l’arrivé de ce tourisme qui leur améliore le quotidien.
On se retrouve vite dans un milieu de marin, avec les phares, les bateaux, le brouillard, la grève, le naufrage et ceux qui en vivent.
Les passions humaines, la violence et la cupidité poussent au crime, rien de nouveau sous le soleil ! Un criminel tout désigné, des bagnards évadés et une atmosphère de suspicion vient achever le tableau. La mise en place est assez lente pour bien mettre le lecteur en condition. Le vocabulaire fait aussi parfois faire un bond dans le temps.
C’est un roman qui s’adresse à ceux qui aiment les histoires qui se déroulent sur les côtes bretonnes fin du 19 ième siècle. Cela me fait penser aux romans historiques de la collection « Grands détectives » de chez 10-18.
Pour ceux qui me suivent vous vous doutez bien que je me suis régalée avec les thématiques telles que l’eau, la lumière et la couleur. On a parfois l’impression de regarder des tableaux de Monet et des peintres de cette époque.
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