Le vent insiste et se colle à nous
nos corps dérapent passionnés
mous découvrons une nouvelle vision du monde
apparentée aux incertitudes de la nuit
partout le tumulte de la mer
le soulèvement des vagues
la nuit couvre du sommeil nos ravissements cachés.
Des petits jours entiers d’inexplicables silences
des jours lents accostent aux recoins de la mémoire
les regards muets restent là dans le clair-obscur
l’immobilité effleure le corps
le cœur va et laisse des messages
nous embarquons pour des lieux lointains
qui ne sont pas sur les cartes
des noms de ports et d’arômes qui illuminent les sens.
Une mer uniforme et close se referme comme une cicatrice
une autre vague s’ajoute identique à la première
une symétrie plus que parfaite doucement éclaire
l’origine de l’arabesque à quelques pas du lieu de la naissance
l’histoire des marées, le récit de chaque vague
le corps recèle de prodigieux secrets.
La charpente avance en dansant
la danse mime les gestes d’une partition
un air familier, une musique vidée de sa mémoire
la chair tannée des solstices, de sable et de sel
le visage tendu vers la terre de ses songes
le corps se relance, la danse reconnaît la musique
la même musique qui n’ose pas dire son nom.
Le chemin mène à un autre chemin
le corps est un vertige à réveiller sans cesse
le vent qui poursuit le vent comble son vertige
le monde des phénomènes et des images
jusqu’au bout de lui-même.
Une chambre secrètement chaude
deux corps gravitent et se côtoient
suavement baignent d’une intimité discrète
ce qui est apparence émerge de cet éclairement.