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4.15/5 (sur 13 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Belfort , le 11/03/1970
Biographie :

Séverine Daucourt-Fridriksson est une poétesse française née le 11 mars 1970 à Belfort qui vit actuellement à Paris. Elle est également auteur, compositeur et interprète de chansons.

Publications
Poésie :
• Petits morts, Grenoble, France, Éditions pré carré, 2000
• L’Ile introuvable, Grenoble, France, Éditions pré carré, 2003
• L’Ile écrite, Remoulins-sur-Gardon, France, Jacques Brémond, 2004
• Salerni, Bruxelles, Belgique, La lettre volée, 2009
• A trois sur le qui-vive, Bruxelles, Belgique, La lettre volée, 2013
• Le corps du vieux, récit, Seuil, coll. "Raconter la vie, Publication en ligne, novembre 2016.
• Dégelle, Bruxelles, Belgique, La lettre volée, 2017


Source : Wikipedia
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Bibliographie de Séverine Daucourt-Fridriksson   (7)Voir plus

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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
 
 
entre le désir et l'extase c'est-à-dire à l'ouest chercher : une distraction ( difficile de définir l'état de défaillance initial ) . se débattre s'ébattre s'abaisser l'âme à mal aïe aïe aïe pour s'abrutir oublier ce sevrage de rêverie arriver à en écumer quelque surprise et s'y perdre pris à la gorge et l'esprit de vitesse ( comme quand jouir) , ne plus être maître du projet impossible mais approcher , approcher son absence d'objet vivre pour vivre
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          sous la stèle les yeux clos de l’enfant regardent mon
          ombre ; ça sent la pierre par la fenêtre fermée ; je pense
à elle à l’exact emplacement du chemin perdu reconnu
sans mesure de la mort en bas dans son impasse blottie ,
au temps qu’elle ouvre sans grandir son état creux sa vie
sans bords ; je suis figée dans mon corps j’ai mal mais je
me démens ; le goût amer s’absente ; nue du moindre
effort je suis sur le départ vers hors ; je la laisse et tran-
quille et tomber
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Quand une vieille femme



extrait 2

Quand je la regarde et que je glane de quoi ne
pas m'égarer dans toutes les directions, un
rictus, rien, aucun échange bégayé par le trou de
la bouche bée, échancrée d'un côté sur le vent,
de l'autre sur la nuit, sans aucune symétrie.
Quand la zombifiée effrayante me cloue aussi
sec la tentative et le bec avec. Quand avec ses
comparses elle retire brutalement la table devant
laquelle je viens de m'asseoir. Quand j'essaie de
ravaler ma salive sans le montrer, que je prends
l'air d'attendre de pouvoir participer, quand
j'aurais voulu anticiper. Quand je me sens
au rang d'une novice, à l'aune d'un bizutage
immonde, quand je n'ai pas la notice et
encore moins le courage, quand j'ai peur
parce que personne ne comprend que ma
présence est une horreur erreur.

UN DIAGNOSTIC DE TROUBLE MENTAL DOIT
PRÉSENTER UNE UTILITÉ CLINIQUE : IL DOIT
PERMETTRE AU CLINICIEN DE DÉTERMINER UN
PRONOSTIC, DES STRATÉGIES DE TRAITEMENT, AINSI
QUE LES RÉSULTATS ATTENDUS DU TRAITEMENT
POUR LES PATIENTS.
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          voudrais que cela soit réflexe comme respirer , qu’à moi
          soit la langue dans ma bouche quand sur le bout des
lèvres se forme le trou de mémoire . on s’y abrite c’est
d’un noir océan pas gai qui s’effrite tandis qu’en guet-
tant les creux on pagaie follement pour se faire exi-
ler pour y rester (là) collé sans retenue . le regard scrute
dans le vague cherche l’épave éprise des à-pics qu’il épie
comme des entraves , il désavoue les vagues d’éloges et
les orgies de termes vides . partout , de drôles d’oiseaux
à jambes pépient pathétiquement et leur homogénéité
de gens se prend son pied dans la vérité . bang fait la
chute du bœing . je rame vers les reliques qui s’évadent
un cap étriqué où s’évertuer . ce que j’interroge me
trouve un bon dieu de sujet d’abandon
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envie d’humus , renier construire aller courir sur le ter-
rain verger fruité ville avortée le temps d’un fol et tendre
survol de fleuve vert sans fumée . loin . mettre aux yeux
ce tas de poudre , âpre terril qui s’enlève pour laisser
place dans l’air dés-emmuré au champ libre . doigts
mouillés . fertilité du rocher qui rivalise d’écume avec le
délice des lèvres . fuir la voiture ligotée , pire : coupole
de silicone , vulgaire attitude topless . mieux vaut ce lit-
compost sur la colline originelle pour nos humeurs sans
verrou où caramel mugit . viens , dis-je sur le lit de
mauve qui émollie nos maux , viens émonder loin des villes le
fruit vert
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Quand une vieille femme



extrait 1

Quand une vieille femme qui a l'air d'être
enfermée depuis des lustres ça se voit, au teint
parcheminé, me coince du regard, vissée
contre le mur entre deux escales
médicamenteuses. Quand c'est l'été et que
malgré la canicule elle a trop d'habits,
superposition de peaux grises, froissées. Elle
fait de ce trop son ici son maintenant. Le
froid, comme le chaud, s'efface, ne l'éprouve
pas quand il l'atteint, la fait juste se sentir
présente.

Son dedans n'est fabriqué d'aucune histoire, l'histoire
lui a passé dessus. Son dedans s'est retourné comme
un gant.
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tu es là , n'y es plus . changement de vie . toutes questions de principe désapprises aplaties tom-om-ombent dans ta disparition . de quoi se mettre un opinel en pleine ville en pleine parole prise à la gorge . ton regard son vif sa plaine encore adhère à mes lèvres . tendue vers cet aléatoire je déambule défaite . douceur réverbérée dans brûlure appesantie à genoux : prends-moi dans tes bras , une addiction , l'éclat d'un étau immédiat persistant , comment décrire cette mise à nu des gestes , souffles – corps abstraits entre-dédiés
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Elle vient le matin, s’appelle Sylvie, ou Josiane. Elle embarque le corps vulnérable et nu du vieux dans la salle de bains, celle autrefois réservée aux amis, aujourd’hui dédiée à la dépendance : fauteuil de douche, accoudoirs pivotants et autres objets aussi hideux qu’utiles. Il est docile avec elle, la trouve gentille. Elle lui fait du bien. Un jour, il lui caresse la main. Il est comme l’enfant, qui ne parle pas encore, l’agneau qui se muera plus tard en sauvage, l’homme passionné de pouvoir, le même et son contraire.
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TROIS



La fille regarde le visage du vieux...

La fille regarde le visage du vieux. C'est un soir particulier. Il a ce jour 81 ans. Elle comprend. Malgré le vertige, elle respire, une force inédite chevillée au corps. Le vieux commence à mourir. Quelque chose a basculé. Quelque chose a démasqué en tous — épouse, fille, fils — une indicible fragilité. Leurs gestes sont d'une prudence extrême, respectueux de cette chose omnipotente quoiqu'impalpable. L'auxiliaire de vie craint de ne plus pouvoir (aider). La fille cherche à savoir, à trouver des éléments de prédiction. Le fils, de sa présence masculine, et parce qu'il est aussi médecin, passe du baume, apaise. L'aîné, fuyant, laisse aux autres le soin de racheter sa souffrance. La mère, en pleine frénésie, fait des courses, le ménage, un tri aussi colossal et épuisant qu'inutile. « Gardez vos forces, vous allez en avoir besoin », suggère l'auxiliaire. Juillet se met entre parenthèses.

...
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Dans cette maladie, le visage ne lutte plus, ni contre l’apesanteur ni contre la laideur : bajoues fatiguées, cernes bistres, rougeurs dues aux traitements. Les yeux sont comme toujours, voilés, les cils englués. Le regard ne voit plus, il traverse les choses, se noie à leur côté. Le vieux est absorbé, loin, extrait de tout, y compris de sa pensée. Rien ne le concerne. Une absence en cours de phrase, les mots s’avalent, la bouche demeure ouverte. Salut la compagnie. A l’hôpital, il se repose. Il donne le change. C’est bien connu, même quand la raison est morte, demeure la capacité – comme celle des enfants bien dressés – de singer la politesse, les bredouillements de bienséance. Il perdure ainsi chez lui un talent ancien quoique désormais ambigu de faire appel à ce brio de circonstance, qui moins d’une heure plus tard s’est déjà bien étiolé quand il se pisse dessus.
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