Le mouvement #MeToo a permis de faire parler des violences sexuelles faites aux femmes... Et la plupart des gens oublient que les enfants sont les premières victimes de violences sexuelles.
Les enfants ne peuvent pas s'exprimer, afficher #MeToo ...
Il paraît que je dois me taire. Parce que c'est pas bien de dénoncer ce que je dénonce.
Mais je préfère crever que me taire.
Quatre millions de victimes d'inceste n'est-ce pas un crime contre l'humanité ? Violer un enfant, lui ôter son intégrité physique et le morceler psychologiquement, détruire son identité : n'est-ce pas un crime contre l'humanité ?
J'espère que la Députée Nathalie Avy-Elimas qui a travaillé sur le sujet pourra faire réagir les parlementaires, sinon, nous devrons considérer que la France est un pays où les droits des enfants et des survivant·es de pédocriminalité et d'inceste sont bafoués.
Je crois que ma mère ne me connaît pas. Je crois qu'elle ne m'a jamais aimée réellement, pour ce que je suis. Elle a aimé instinctivement son bébé, son enfant, mais que valait son amour alors qu'elle ne voyait pas ce que j'endurais, à quel point j'étais malheureuse ? Ce que je suis aujourd'hui la dérange, parce que je suis la seule personne au monde qui ose lui envoyer ses échecs et responsabilités en pleine figure. Je suis la seule qui remette en question ses affirmations considérant que ce n'est pas parce qu'elle est ma mère que tout ce qu'elle prétend est vrai. Je suis une personne qu'elle n'aime pas, parce que je ne suis pas comme elle, nous n'avons aucun centre d'intérêt commun, j'ai une volonté qu'elle n'a jamais eue, j'ai le bonheur, la famille qu'elle n'a jamais eue. Je ne suis pas elle, et pire, il s'avère que je suis plus forte qu'elle, et qu'elle n'a aucune leçon à me donner. J'imagine à quel point ce doit être insupportablement frustrant pour elle ...
Elle ne me manque pas. Ce qui me manque c'est "l'idée d'une mère", un lien maternel, quelque chose qui rassure. Mais elle, la femme qu'elle est ne me manque pas. Pourtant je l'aime encore et j'ai un pincement au cœur quand je regarde cette photo de nous deux où j'avais deux ans.
Ma mère a été une femme brisée, enfermée dans sa propre douleur et donc incapable de voir la mienne. Elle était malheureuse, épuisée, et par moment elle n'était que l'ombre d'elle-même. Je sais tout ça. Je sais à quel point elle a dû encaisser des épreuves pour parvenir à mener enfin une vie paisible. Je sais qu'elle s'est souvent sentie seule, désemparée, humiliée. Mais si je sais, si j'ai su la voir alors que j'étais une môme terrifiée, pourquoi n'a-t-elle pas su me voir ?
Cette semaine encore, des faits terribles concernant les viols d'enfants de trois ans sont parus dans la presse...
Quand l’État prendra-t-il enfin la mesure de la barbarie dont font preuve les pédoCRIMINELS et autres incesTUEURS ? Quand l’État français, toujours si prompt à faire la morale, saura-t-il protéger les plus faibles de prédateurs innommables et apporter soutien et prise en charge aux victimes ?
Ne renoncez pas. Ce n'est jamais pour votre bien qu'on vous encourage à renoncer.
Ne vous rendez jamais.
Nous ne pouvons pas nous contenter de fausses mesures qui ressemblent plus à des coups de communication qu'à une réelle volonté de faire barrage aux prédateurs.