Shannon Messenger

Il y a toujours de l'espoir, de la lumière. Peu importe la densité des ténèbres.

-Je me suis trouvé un nouvel objectif, souffla le jeune homme, interrompant la tornade infernale de ses pensées. Je vais tâcher de gagner ta confiance.
Elle soutint son regard.
-Tu l'as déjà.

-Bien sûr qu'il se trompe, renchérit Keefe. Le seul qui ne tourne pas rond, ici, c'est lui ! Une fois, je l'ai entendu essayer de rire : on aurait dit une banshee affolée.

Mais...je pense que ce sont les personnes comme toi qui la détiennent. Des personnes qui n'hésitent pas à poser les questions qui fâchent, à prendre des risques, sans jamais s'avouer vaincues. Pas par soif de pouvoir ni de gloire, mais juste parce que c'est la chose à faire et elles le savent.

(page 315)

Keefe sourit de toutes ses dents.
- Mignonne et maligne ! Pas étonnant que Dex t'ait passé la bague au doigt !
- C'est ... Je ... (Elle se cacha derrière ses cheveux.) Tu es prêt ?
- J'y vais en premier, décréta Sandor.

Sophie respira de nouveau.
Tout semblait normal.
Mieux : tout était normal.

Revisiter le passé est un jeu dangereux.

- Pourvu que personne ne mette le feu au campus… soupira Biana. Pas vrai, Sophie ?
- Sans cet incendie, on ne serait peut-être jamais devenus amis avec Tam et Linh, lui rappela son amie.
- Et puis, ce ne serait pas une école si Sophie n’essayait pas de la détruire, ironisa Fitz.
- À mon avis, Keefe a décidé de lui voler la vedette dans ce domaine, murmura Biana. Je n’arrive pas à savoir qui influence l’autre.

- Soudain, tout semble si… réel. Et je ne parle pas que de ça ! Fitz a quand même déjà rempli son dossier auprès du Bureau des unions. Et sans doute ne vas-tu pas tarder à aller chercher le tien, si ce n’est déjà fait.
Keefe se mit à ricaner.
- C’est donc ça qui t’a maintenue éveillée toute la nuit ? Tu t’inquiétais de savoir si je m’étais inscrit ?
- Ce n’est pas du tout ce que je voulais dire.
- Ben voyons…

- Mais ça fait des années que je suis amoureux de toi !
Prenant soudain conscience de son aveu, il vira plus cramoisi que jamais.

- Tiens, dit Keefe en lui tendant sa cape avant de l’agrafer sous le menton de la jeune fille. Je ne vais quand même pas te laisser te transformer en glaçon !
Elle alla pour protester, mais il secoua la tête.
- Tu n’as pas refusé le cadeau du Fitzster, je te signale.
Sophie fut tentée de lui faire remarquer que le présent en question ne nécessitait pas de sacrifier la santé de son ami. Elle trouva néanmoins une meilleure solution.
Défaisant l’attache, elle s’approcha de Keefe pour lui passer un bras – et une partie du vêtement – autour des épaules afin d’en partager la chaleur avec lui.
- Un point pour Keephie, ricana Tam.
Grady poussa un soupir maussade.

Les deux amis se séparèrent lorsque Keefe s’écria :
- OH IL FAUT ABSOLUMENT QUE VOUS VOYIEZ ÇA !
Ils coururent dans la salle commune pour y trouver le jeune homme, posté sous le puits lumineux, en train de brandir Monsieur Câlin comme un lionceau sur le point d’être sacré roi. La lueur de son regard n’avait rien à envier à la robe scintillante du petit dragon rouge.
- Je suis allé voir notre cher malade et je l’ai trouvé en train de serrer cette peluche !
- Ce n'est pas le dragon que Fitz avait apporté chez toi ? demanda Dex à Sophie.
- QUOI ? vociféra Keefe. TU ÉTAIS AU COURANT ET TU NE M’AS RIEN DIT ?!
- Ce n’était pas à moi de te parler de Monsieur Câlin, déclara Sophie.
- IL S’APPELLE MONSIEUR CÂLIN, EN PLUS ? Mais c’est... Je ne sais même pas... (Il courut dans la chambre de Fitz pour hurler :) ALORS, ENVIE D’UN PETIT CÂLIN?

Désertant la cafétéria, elle profita de la pause déjeuner pour se rendre au Centre de Soins.
-Qu'est-ce que c'est que ça ? Demanda la jeune fille.
Elle désignait une photo d'elle, accroché au dessus du lit où elle était assise. Ou, plus précisément, une photo d'elle en train d'effectuer un pas de danse ridicule dans son grotesque costume de mastodonte lors de la cérémonie d'inauguration.
Elwin ricana.
-Je me suis dit qu'il était temps que je rende hommage...Estime-toi heureuse que je n'aie pas suivi le conseil de Keefe et rebaptisé cet endroit le «Centre Foster» !
Posté dans un coin, Sandor s'esclaffa. Sophie les foudroya tour à tour du regard. […]
Elle n'aura qu'à voler la photo plus tard.

- Tu es normale, Sophie. Ce qui ne veut pas dire que tu ne peux pas aussi être exceptionnelle.
- Vous vous rendez compte de la contradiction, quand même ?
- Tu comprendras un jour que si on cesse de faire rimer normalité avec acceptation, la contradiction s'estompe.

L’étincelle avant l’incendie.

- Dis, lança soudain Keefe, tu sais ce qui me frappe le plus quand je me remémore ce fameux vol avec Silveny ? Pour la première fois, j’ai senti que tu me faisais confiance. Pour de vrai.
C’était aussi la première fois qu’il avait tombé son masque de clown invétéré pour lui dévoiler une facette plus sérieuse et complexe de sa personnalité, qu’il se gardait bien de montrer à qui que ce soit.
- J’aime quand tu me fais confiance, ajouta-t-il à mi-voix.
- Moi aussi.
Il se rapprocha d’elle imperceptiblement.

- Parle pour toi. Je doute que le président autoproclamé du fan-club de Foster accepte de se livrer à des conversations privées sans en profiter pour ravir ton cœur.
- Me ravir… quoi ? Ce n’est pas… je… quoi ?

- C'est à Disneyland.
Il leva brusquement la tête.
- Je possède mes propres terres ?
- Quoi ?
- Je m'appelle Dizznee.

-Tout va bien? Demanda Fitz.
Elle avait oublié de lui dire bonjour.
-Ne me dis pas que tu t'inquiètes pour tes examens? Je suis sur que tu les a tous réussi haut la main!
-Je ne sais pas...

- Nous commettons tous des erreurs. Tout ce que nous pouvons faire, c'est d'essayer de tourner la page.