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Critiques de Shaun Simon (8)
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Art Ops, tome 1 : How to Start a Riot

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2015/2016, écrits par Shaun Simon, dessinés et encrés par Mike Allred, avec l'aide de Matt Wayne Brundage pour les épisodes 2 à 5, et de Rob Davis pour la mise en page des épisodes 4 & 5. La mise en couleurs a été réalisée par Laura Allred.



Il y a 2 ans au Louvre, de nuit, une équipe de 4 personnes (Momma Jones, Carlyle, Krause et Chapman) plus un autre individu s'introduit pour faire sortir Mona Lisa du tableau de la Joconde et y mettre un facsimilé à la place du personnage. Il y a 2 ans à New York, Reggie, (Reginald Riot, le fils de Regina Riot) s'éclate dans le lit de sa mère avec Jess. Ils sortent dans la rue pour trouver le dealer de Reggie et se réapprovisionner. Ils sont agressés par un graffiti qui arrache le bras droit de Reggie dans la bataille. Heureusement sa mère (l'agent Momma Jones / Gina) arrive sur ces entrefaites et fait en sorte qu'une équipe très spéciale lui greffe un bras fait de couleurs. Elle lui propose de rejoindre l'organisation pour le compte de laquelle elle travaille : Art Ops, des agents très spéciaux qui protègent les œuvres d'art, en veillant à ce que celles dotées de velléités d'indépendance ne sème pas le chaos dans le monde réel.



2 ans plus tard (aujourd'hui), Reggie gagne sa vie en combattant dans des matchs de boxe clandestins, en se servant des propriétés de son bras. Il a refusé d'intégrer les Art Ops, estimant que sa mère l'a trop délaissé durant son enfance. Pour la première fois depuis des années, tous les agents d'Art Ops sont réunis pour une conférence donnée par Gina, et ils disparaissent tous. Sur Terre, il ne reste plus que The Body (un superhéros extrait d'une œuvre d'art) qui ressent cette disparition. Il reçoit un signal d'alarme qui lui enjoint de mettre en œuvre un protocole de protection. Il récupère Mona Lisa et la confie à Reggie qui était en train de s'en jeter quelques-uns derrière la cravate, dépensant l'argent gagné lors d'un combat.



À l'automne 2015, l'éditeur Vertigo (la branche adulte de DC Comics) annonce une demi-douzaine de nouvelles séries dont celle-ci dessinée par Michael Allred, artiste reconnu pour son approche pop du dessin. En 2015, cela fait plusieurs années que Vertigo a perdu son aura d'éditeur de séries novatrices, à la fois parce que plusieurs séries longues se sont terminées (dont Fables avec le numéro 150 Farewell), à la fois parce que l'éditeur Image Comics propose des contrats plus intéressants et que de nombreux créateurs ont préféré domicilier leur série chez ce dernier. Pour autant, Vertigo reste un éditeur avec un prestige certain, une aura d'innovation et les moyens de Time-Warner. Le lecteur sent donc sa curiosité éveillée à la sortie de ce premier tome dont le titre ne dévoile pas grand-chose de son contenu.



Shaun Simon commence par montrer une intervention d'un groupe d'Art Ops qui finalement ne montre pas grand-chose. Le lecteur comprend que certains personnages de tableau peuvent prendre vie et mener la vie dure aux humains pour des motifs indéterminés, selon une méthode inexpliquée. Le scénariste fait en sorte de tenir la promesse contenue dans le titre, en incluant des références à différents courants artistiques. Il commence par faire honneur à la Joconde de Léonard de Vinci, puis au David de Michel-Ange, aux Chérubins du plafond de la Madone Sixtine peint par Raphaël. Il inclut également la Statue de la Liberté conçue par Auguste Bartholdi pour les ateliers de Gustave Eiffel. Il s'aventure dans des domaines plus contemporains, comme le street art, mais aussi en élargissant le concept d'art à quelques éléments inattendus tels que les toilettes du CBGB (club de rock 1973-2006, mais sans l'urinoir où s'est soulagé Joey Ramone). Pour que ces évocations fonctionnent, il fallait des dessins qui réussissent à amalgamer ces différents courants artistiques, en les rendant reconnaissables, sans qu'ils ne se heurtent les uns les autres.



Michael Allred (avec l'aide de Matt Brundage) relève le défi de faire coexister Mona Lisa avec le cubisme, et le réussit de manière convaincante. Le lecteur reconnaît facilement Mona Lisa (et les auteurs ne vont pas jusqu'à mentionner Lisa Gherardini) même si Allred n'adopte pas une représentation de nature photoréaliste (et occulte totalement l'arrière-plan du tableau). Il reconnaît quelques rockeurs sur les photographies ornant les murs des toilettes du CBGB, comme Iggy Pop et Lou Reed. Les Chérubins de Raphaël adoptent bien leur pose habituelle, ainsi que le David de Michel-Ange, ou encore le monsieur en train de crier (Le cri, d'Edvard Munch). L'artiste arrondi discrètement les contours de manière à ce que chaque courant artistique puisse s'insérer dans la réalité du récit, et puisse coexister. Cela ne retire rien à l'étrangeté d'une Mona Lisa en mode cubiste.



Les auteurs insèrent également d'autres éléments de la culture, cette fois-ci populaire. Ainsi Mona Lisa (pas toujours très ressemblante par rapport à son portrait) devient la chanteuse d'un groupe de rock, et passe avant chez un coiffeur adepte du relooking. Afin de se départir des années accumulées, elle se fait offrir une séance shopping de fringues, par Reggie. Michael Allred s'amuse à faire prendre à la Statue de la Liberté, une posture évoquant la créature souterraine apparaissant sur la couverture du premier numéro des Fantastic Four, indiquant explicitement sur ce dessin en pleine page qu'il a été exécuté d'après un dessin de Jack Kirby. De son côté, le scénariste s'amuse à évoquer le cas de figure d'une vidéo d'une chanson pop ayant acquis une intelligence propre et vampirisant les individus. Le ton de la narration comprend une part de références à des œuvres d'art d'horizon divers, mais aussi une touche d'autodérision discrète.



Reginald Riot se retrouve également doté d'un bras aux particularités bizarres, comme s'il était constitué de coulées de peinture, plus ou moins rigides ou malléables, en fonction de la volonté de son propriétaire, ou de sa volonté propre. Les traits de contour un peu gras utilisés par l'artiste font merveille pour rendre compte de la consistance fluctuante de cette matière, et Laura Allred choisit des couleurs vives pour rendre compte de la dimension fantastique de cette matière, et de son aspect pop. Tout du long de ces 5 épisodes, Michael Allred et Matt Brundage réalisent des dessins présentant une bonne densité d'informations visuelles, qu'il s'agisse des personnages et de leur tenue, ou des arrière-plans. Sur chaque page, au moins une case (généralement plus) montre où se déroule l'action. Les galeries du Louvre sont assez proches de la réalité pour être convaincantes. Les vues des façades de New York restituent l'architecture correspondante, y compris quand The Body est perché sur une corniche. Le pavillon de banlieue est banal à souhait vu de l'extérieur, en désordre à l'intérieur. Tout juste, le lecteur remarque-t-il que l'encrage perd un peu en arrondi et en fluidité à partir de l'épisode 2, du fait de la participation aux dessins de Matt Brundage, dans une proportion non détaillée.



Le lecteur s'immerge donc dans un récit visuellement attractif retranscrivant un environnement baignant dans l'art institutionnel, teinté d'une forte sensibilité urbaine, avec des jeunes gens bien vivants, aux motivations diverses. Shaun Simon montre de séquence en séquence que Reggie nourrit une rancœur tenace à l'égard de sa mère, ce qui contribue à son mal être et ce qui le conduit à se place dans une situation de rebelle vis-à-vis des valeurs de sa mère. Sans grande surprise, Reggie viendra au secours de Mona Lisa en danger, avec tout le courage et l'altruisme d'un héros de bande dessinée. Mona Lisa se conduit en jeune femme souhaitant exprimer sa créativité au travers de la position de chanteuse dans un groupe de rock, ce qui fait sens dans le contexte du récit. Au cours des épisodes, ils rencontrent Juliet Gorgeous, une jeune femme avec de la répartie mais qui manque un peu de place pour exister. Le cas d'Isabella (Izzy) est assez similaire, même si elle fait montre de plus d'entrain, prenant grand plaisir à être en fin libérée de sa mission, par exemple quand elle voyage à dos de superhéros.



De manière inattendue, le scénariste intègre un superhéros bon teint (enfin tout de noir vêtu, et dont on ne voit jamais le visage) dès le premier épisode. Au détour d'une séquence, le lecteur apprend qu'il écrit des scénarios pour des sitcoms, et qu'il a été libéré des pages d'un comics (forcément considéré comme une œuvre d'art) par Jones (Regina Riot), elle-même. Ce personnage constitue un deus ex machina bien pratique pour reprendre le dessus lors des affrontements physiques. Shaun Simon n'en exploite ni le potentiel pour le métacommentaire sur les superhéros (juste une ou deux remarques discrètes), ni pour le contraste entre un comportement moins altruiste comme celui de Reggie par comparaison. Il s'agit juste d'un élément fantastique parmi d'autres, finalement sans velléité non plus d'introduire un commentaire sur les superhéros en tant qu'art.



Outre les facéties avec différents courants d'art, le lecteur découvre donc une intrigue reposant sur l'enlèvement de Mona Lisa par Scarlett, sur le mystère de la disparition de l'organisation des Art Ops (finalement pas développé), ainsi que sur l'absence inexpliqué de Danny Doll, le père de Reggie Riot. Ce premier tome permet aux auteurs d'introduire leurs personnages et la situation, dans des séquences pleines d'inventivité, un peu fofolles. Il apparaît que tout le potentiel de folie de la série n'est pleinement exploité. En particulier le traitement de Dee Tucker (violeur de ses conquêtes féminines) reste très superficiel, et le pouvoir de J. Gorgeous (transformer ce qu'elle touche en velours violet) reste à l'état de gag d'intention sans se concrétiser. Le lecteur ressort de ce premier tome avec le sourire aux lèvres grâce à des personnages vivants et avec des défauts, et grâce à des visuels inventifs, et un petit sentiment de manque devant des utilisation d'œuvres d'art relativement superficielles, et une intrigue assez classique.
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CMYK

Le volume fait presque 300 pages, c'est épais, passionnant.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Killjoys : la vraie vie des Fabuleux

L'ouvrage surprend c'est le moins que l'on puisse dire.

Très bon niveau graphique, il plonge directement dans l'ambiance d'un futur post apocalyptique qu'on croirait issus d'un cauchemar new age entre le comics et le manga.

Du point de vue scénaristique l'affaire se complique.

L'univers n'est jamais clairement expliqué et est truffé de zones d'ombres, ce qui est fait à la fois sa force et sa faiblesse. On peut passer longtemps à chercher à remplir soit même les blancs des zones d'ombres, ce qui est paradoxal mais parfaitement dans l'esprit de ce livre. Prendre du plaisir à le relire plusieurs fois pour chercher un sens caché,........ ou le refermer directement parce qu'il n'est pas très compréhensible.

Reste la critique d'une société qui bouche les oreilles de ses citoyens et qui les prive de leurs âmes (au sens propre)
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Killjoys : la vraie vie des Fabuleux

Les deux scénaristes s'embourbent vite dans une ambiance qui a trop tendance à ralentir la dynamique du récit, que la fin est extrêmement brouillonne et confuse, trop d'éléments qui se mélangent les uns aux autres et qui rendent l'ensemble laborieux !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Killjoys : la vraie vie des Fabuleux

Si vous êtes prêt à lire de la SF comme on irait écouter un concert envoûtant, dont on ne comprendrait pas tout aux envolées électro-lyriques, mais qui fera vibrer quelque chose à l’intérieur de votre corps, branchez-vous immédiatement sur ces étonnants Killjoys.
Lien : http://www.bodoi.info/la-vra..
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Killjoys : la vraie vie des Fabuleux

Publié en couleurs, le comic n’hésite pas à assumer un côté choc, à l’image des rebelles du désert qui soignent leur coloration ou leur rouge à lèvres, bien loin d’une ambiance glaciale ou monochrome qu’on imagine pour un monde régi par la dictature ou le désert. Par moment western futuriste, avec des rafales de pistolet en pagaille, par moment annonciateur de l’intelligence artificielle, Killjoys ne cesse de surprendre et d’étonner tout au long de sa lecture.
Lien : http://www.avoir-alire.com/k..
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Killjoys : la vraie vie des Fabuleux

L’aspect symbolique et métaphorique prend largement le pas sur l’intrigue, qui se révèle finalement assez mince, se concluant d’une façon simple et poétique mais néanmoins cohérente.
Lien : http://www.actuabd.com/Killj..
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Killjoys : la vraie vie des Fabuleux

L’univers et les nombreuses références au passé ne sont pas développés, rendant difficile l’immersion. Les personnages se multiplient sans jamais être travaillés et gagner en charisme. Le résultat de tout cela est une narration compliquée, plate malgré les bonnes intentions et expédiant les affaires lors de l’emballage final auquel le lecteur risque d’accorder peu d’attention.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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