Tout d’abord, si l’on trouve très tôt chez Marx des condamnations des inégalités entre les genres et du contrôle patriarcal sur la famille et la société, il « n’avait pas grand-chose à dire sur le genre et la famille » et, même dans Le Capital, ses idées sur le sujet doivent être reconstruites à partir d’observations éparses.
Toutefois, l’œuvre de Marx a apporté une contribution significative au développement de la théorie féministe. Non seulement sa méthode historico-matérialiste a aidé à démontrer le caractère construit des hiérarchies et des identités de genre, mais son analyse de l’accumulation capitaliste et de la création de valeur a donné aux féministes de ma génération des outils puissants pour repenser les formes spécifiques d’exploitation auxquelles les femmes sont soumises dans la société capitaliste et le rapport entre « sexe, race et classe ».