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4.11/5 (sur 168 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Parme , 1942
Biographie :

Silvia Federici, née en 1942 à Parme en Italie, est une universitaire, enseignante et militante, qui s’inscrit dans la tradition du féminisme marxiste autonome.

Elle est professeur émérite de l’Université Hofstra, à Long Island dans l’état de New York, où elle enseigne les sciences sociales.

Elle a enseigné précédemment au Nigéria pendant plusieurs années. Elle est aussi cofondatrice du Committee for Academic Freedom in Africa (CAFA), et elle est membre du collectif Midnight Notes.

L’œuvre la plus connue de Federici, "Caliban et la sorcière : Femmes, corps et accumulation primitive", prolonge le travail de Leopoldina Fortunati. Dans cet ouvrage, elle remet en cause l’affirmation de Marx, selon laquelle l’accumulation primitive serait le précurseur nécessaire du capitalisme. Elle fait au contraire valoir que l’accumulation primitive est une caractéristique fondamentale du capitalisme lui-même : le capitalisme, afin de se perpétuer, nécessite un apport permanent de capital exproprié.
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Un passionnant entretien avec Silvia Federici sur ce que se doit être un féminisme conséquent.


Citations et extraits (81) Voir plus Ajouter une citation
Le corps a été pour les femmes dans la société capitaliste ce que l’usine a été pour les travailleurs salariés : le terrain originel de leur exploitation et de leur résistance, lorsque le corps féminin a été exproprié par l’État e les hommes et contraint de fonctionner comme moyen de reproduction et de l’accumulation du travail
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La chasse aux sorcières anéantit tout un monde de pratiques féminines, de rapports collectifs et de systèmes de connaissances qui avait constitué le fondement du pouvoir des femmes dans l’Europe précapitaliste, ainsi que la condition de leur résistance dans la lutte contre le féodalisme. Un nouveau modèle de féminité émergea à la suite de cette défaite : la femme et l’épouse idéale, passive, obéissante, économe, taiseuse, travailleuse et chaste. Ce changement s’opéra à partir de la fin du XVIIe siècle, après que les femmes aient été soumises à « deux siècles de terrorisme d’État. »
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La tolérance institutionnelle de la violence domestique crée une culture de l’impunité qui contribue à normaliser la violence publique infligée aux femmes.
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Si l’on regarde le contexte historique dans lequel la chasse aux sorcière s’est déroulé, le genre et l’origine de classe des accusés, ainsi que les effets de la persécution, on est amené à conclure que la chasse aux sorcières en Europe était une attaque contre la résistance des femmes à la progression des rapports capitalistes, contre le pouvoir dont elles disposaient en vertu de leur sexualité, de leur contrôle de la reproduction, et de leur aptitude à soigner.
La chasse aux sorcières était aussi un instrument pour la construction d’un nouvel ordre patriarcal où le corps des femmes, leur travail, leurs pouvoirs sexuel et reproductif étaient mis sous la coupe de l’État et transformé en ressources économiques. 
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A tous points de vue, socialement, économiquement, culturellement, politiquement, la chasse aux sorcières constitua un tournant dans l’existence des femmes […] Un nouveau modèle de féminité émergea à la suite de cette défaite : la femme et l’épouse idéale, passive, obéissante, économe, taiseuse, travailleuse et chaste. […]
L’ampleur du massacre aurait dû éveiller quelques soupçons, des centaines de milliers de femmes ayant été brûlées, pendues et torturées en moins de deux siècles. […]
Il ne fait aucun doute que la chasse aux sorcières anéantit les méthodes que les femmes avaient employées pour contrôler la procréation, les qualifiant de diaboliques, et institutionnalisa le contrôle de l’état sur le corps des femmes, ce qui était la condition préalable à sa subordination en faveur de la reproduction de la force de travail.
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La portée mondiale du développement capitaliste lui permet de placer la plus grande partie de ses conséquences matérielles et sociales hors de notre vue, de manière qu'il nous devienne difficile d'évaluer le coût global de toute nouvelle forme de production. Comme l'écrivait le sociologue allemand Otto Ulrich, c'est uniquement la capacité des techniques modernes à transférer ses coûts sur des étendues considérables de temps et d'espace, et par conséquent notre incapacité à voir les souffrances causées par notre usage quotidien d'outils technologiques, qui permet la persistance du mythe de la technologie comme source de prospérité.
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Tout d’abord, si l’on trouve très tôt chez Marx des condamnations des inégalités entre les genres et du contrôle patriarcal sur la famille et la société, il « n’avait pas grand-chose à dire sur le genre et la famille » et, même dans Le Capital, ses idées sur le sujet doivent être reconstruites à partir d’observations éparses.
Toutefois, l’œuvre de Marx a apporté une contribution significative au développement de la théorie féministe. Non seulement sa méthode historico-matérialiste a aidé à démontrer le caractère construit des hiérarchies et des identités de genre, mais son analyse de l’accumulation capitaliste et de la création de valeur a donné aux féministes de ma génération des outils puissants pour repenser les formes spécifiques d’exploitation auxquelles les femmes sont soumises dans la société capitaliste et le rapport entre « sexe, race et classe ».
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L'éradication de ces pratiques était une condition nécessaire à la rationalisation capitaliste du travail, parce que la magie apparaissait comme une forme illicite de pouvoir et un instrument pour obtenir ce que l'on voulait sans travail, c'est à dire le refus du travail en action. (...) En outre , la magie reposait sur une conception qualitative de l'espace et du temps qui excluait une régulation du procès de travail. Comment les nouveaux entrepreneurs pouvaient-ils imposer des cadres réguliers de travail à un prolétariat ancré dans la croyance qu'il y a des jours favorables et d'autres pas, autrement dit, des jours où l'on peut voyager et d'autres où l'on ne doit pas sortir de chez soi, des jours où se marier et d'autres où toute initiative doit être soigneusement évitée ?
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Avec la disparition de l’économie de subsistance qui prédominait dans l’Europe précapitaliste, l’unité entre production et reproduction, typique de toutes les sociétés reposant sur une production pour l’usage, prit fin. (…) Dans le nouveau régime monétaire, seule la production de valeur pour le marché était définie comme activité créatrice de valeur, alors que la reproduction du travailleur commençait à être perçue comme étant sans valeur d’un point de vue économique, et même cessait d’être prise comme un travail. (…) L’importance économique de la reproduction de la force de travail effectuée dans le foyer et sa fonction dans l’accumulation du capital devint invisible, mythifiée comme aspiration naturelle et qualifiée de « travail de femme ».
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Si, après avoir exploité pendant des siècles chaque recoin de la planète, le capitalisme n’est pas en mesure d’assurer à toutes et tous ne serait-ce que les conditions minimales de leur reproduction et qu’il doit continuer de plonger des millions de personnes dans des conditions de vie misérables, alors ce système est en faillite et doit être remplacé. En outre,aucun système politique ne peut assurer sa viabilité à long terme uniquement par la force. Or, il est maintenant clair que le système capitaliste n’a plus à sa disposition que la force et que son règne est assuré, au moment où j’écris, seulement par la violence qu'il mobilise contre ses adversaires.
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