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Critiques de Silvia Ricci Lempen (5)
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Tu es la soeur que je choisis

Une trentaine de femmes écrivent ou dessinent pour les femmes. C'est un ouvrage édité à l'occasion de la Grève des femmes, en 2019.

Dans ce court ouvrage sont réunis textes, nouvelles, poèmes, dialogue théâtral, chroniques....tout parle de condition féminine, pour dénoncer, pour glorifier, pour ironiser.

Bien évidemment, je n'ai pas tout apprécié de la même façon: certains textes m'ont paru fades, d'autres au contraire trop militants, mais le tout m'a été agréable à découvrir. J'ai trouvé très drôle la nouvelle "Au retour" dont la chute m'a bien amusée. " J'ai le droit" est improbable mais vraiment inattendue aussi.

Bon je ne passerai pas le livre en revue. Les poèmes m'ont moins accrochée.

Les dessins sont parfois abscons, mais souvent très grinçants.

Je remercie Babelio et les éditions Le courrier. C'est un très beau cadeau et je pense finalement l'offrir à... ma soeur!

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Tu vois le genre ? Débats féministes contempora..

« La tâche qui a été confiée aux deux auteures étaient de rendre comptes – dans des termes aussi accessibles que possible étant donné la complexité de la matière – de l’évolution du féminisme contemporain et des nouvelles théories autour du genre, notion qui ne concerne pas seulement les femmes » Jacqueline Berenstein-Wavre



Dans ce livre, plein d’humour, Martine Chaponnière et Silvia Ricci Lempen rendent bien compte des débats, des déchirures, des contradictions qui ont traversé et traversent les mouvements féministes. Sans mettre particulièrement en avant leurs propres positions, mais sans les dissimuler derrière une fausse objectivité, les auteures détaillent les discussions féministes et ouvrent les fenêtres sur de multiples questionnements…



Des acquis du féminisme, des luttes des femmes… et l’autre réalité montrée par les statistiques « Des hommes (de tous les milieux sociaux) continuent de battre, violer, voire tuer des femmes. Le partage des tâches ménagères et éducatives reste un vœux pieux. En Suisse (les statistiques sont similaires dans de nombreux pays), les femmes consacrent presque deux fois plus de temps que les hommes au travail domestique et à la famille, et les salaires mensuels médians des femmes sont encore inférieurs d’un peu plus de mille francs aux salaires médians masculin. Le pouvoir politique, intellectuel et culturel reste largement masculin : par exemple, d’après des chiffres de 2011, on ne compte que 3,5% des femmes parmi les réalisateurs de films à Hollywood (mais 25,8% des actrices de ces films apparaissent en petite tenue, contre 4,7% des acteurs). Et ainsi de suite. »



Les auteures soulignent, entre autres, « La pensée féministe étant allée très loin dans la radicalité de sa réflexion, il est possible que les personnes qui liront ce livre y trouvent des choses qu’elles ne pourront pas entendre ou accepter »… Malgré le bleu et le rose, Mars et Venus, les naturalismes de toutes sortes, ce qu’est une femme et ce qu’est un homme n’est plus une évidence… mais reste que les unes « montrent leurs fesses en string sur les affiches » et les autres « pontifient dans les débats savants »…



Aborder la suppression de la domination masculine, nécessite de prendre en compte une « complexité croissante de questions », sans oublier des « problèmes qui peuvent paraitre inextricables, parce qu’ils remettent en question la définition même de l’humain » Les auteures parlent d’un boom de la pensée féministe, « L’ambition de ce livre est de mettre à la portée d’un maximum de gens possible (pas seulement des étudiant·e·s en « études de genre ») ce qui se concocte dans les tours d’ivoire du savoir, afin de rétablir le lien entre la théorie et le quotidien. Car ce qu’on dit de la politique vaut aussi pour la théorie : vous avez beau ne pas vous occuper d’elle, elle s’occupe de vous ».



Sommaire :



Le féminisme aujourd’hui, une affaire planétaire



Variations sur le thèmes de l’égalité



L’increvable différence sexuelle



Les femmes en politique : idées nouvelles pour un problème ancien



Le monde du travail, ségrégation et hiérarchie



Culture et égalité, un couple dissonant



Vous avez dit violence ?



Les féminismes à l’ ère postcoloniale



Embarquement pour la planète queer



L’amour, opium des femmes ?



Pour (ne pas) conclure…



Martine Chaponnière et Silvia Ricci Lempen parlent, entre autres, de l’institutionnalisation du féminisme à l’échelle planétaire, du système de genre (« il n’y a donc pas deux genres, mais un « système de genre » »), de la Convention contre toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedaw), du Mouvement de libération des femmes (MLF), de la Marche mondiale des femmes (MMF), du féminisme d’Etat, de la langue (« au Québec, la féminisation du langage est de l’ordre de l’évidence »), des « études » de genre…



Les auteures abordent le thème de l’égalité, « le problème est justement qu’il ne s’agit que d’un principe », l’égalité des droits, les différences notées comme « naturelles », l’interprétation socioculturelle du rôle physiologique (fonction reproductive), le brouillage par les attentes que la société adresse respectivement aux femmes et aux hommes, le féminisme matérialiste, « le matérialisme suppose de penser « les femmes » et les « hommes » comme des catégories sociales produites par et dans des rapports de pouvoir organisés en système : le système de genre ou patriarcal », l’insuffisance de prise en compte des déterminismes sociaux qui produisent l’inégalité, « des inégalités légitimes, il n’y en a pas ! », l’engrenage de la différence, « l’appartenance à la catégorie des hommes ou à la catégorie des femmes est encore et toujours considérée comme LA donnée de base de notre identité », le système patriarcal, les causes de l’injustice…



Elles soulignent qu’il faut « renoncer une fois pour toutes à chercher un compromis entre exigence d’égalité et différences naturelles », rappellent que « le genre est « le système de division hiérarchique de l’humanité en deux moitiés inégales » (Christine Delphy), que la « nature ne possède de sens en soi, c’est uniquement la société qui lui en donne un », que « la division et la hiérarchie sont indissociables, et c’est au nom de la hiérarchie qu’est décrétée la division », interrogent « cette tache aveugle qu’est l’origine de l’oppression »…



Martine Chaponnière et Silvia Ricci Lempen poursuivent avec « l’increvable différence sexuelle », les féministes matérialistes et les féministes de la différence, le différencialisme grand public et sa version savante, « il s’agit bien d’abolir la mainmise du masculin sur l’ordre social et culturel dans lequel s’inscrivent nos existences », le discours de base néoconservateur, la « postmodernité »…



Les auteures poursuivent sur « les femmes en politique », analysent « pourquoi l’obtention des droits civiques par les femmes n’a pas suffi à mettre en place l’égalité en politique ». Elles reviennent sur un point central : « On a fait semblant d’ignorer que les droits politiques avaient été pensées au départ en tant que rigoureusement masculins », parlent de non-citoyennes par définition, de sphère publique et de sphère privée, « La division des deux sphères de l’existence et la ségrégation des sexes se sont ainsi renforcées mutuellement, créant un cercle vicieux que les féministes ont mis un siècle et demi à questionner »…



Les auteures parlent de quotas, de parité, d’universalisme, d’introduction de mixité sexuelle, d’égalité en politique, d’inégalité têtue, de territoire permanent pour se réunir et se battre ensemble… « Ce que les théoriciennes féministes nous disent désormais, c’es qu’il faut créer une véritable cohérences entre les deux faces de la citoyenneté, en supprimant les inégalités de principe entre les sexes non seulement dans la sphère publique mais également dans la sphère privée ».



Le travail, ségrégation et hiérarchie, la division sexuelle du travail, le travail domestique, le travail ménager, le travail relationnel, le travail effectué gratuitement au foyer pour compte d’autrui, la ségrégation professionnelles des sexes constitutive du marché du travail… La féminisation « au sens numérique du terme » du marché du travail, « elles ne sont pas là comme les hommes ni à la même place qu’eux », les mécanismes produisant ces spécificités de l’emploi au féminin, le temps partiel, la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle, « Or, les hommes ne sont-ils pas aussi des pères ? Pourquoi n’ont-ils donc rien, eux, à concilier ? », les politiques publiques, la famille, le travail de care, la charge mentale, la qualification comme construction sociale… Les auteures critiquent « l’idéologie du choix » et parlent de « droit au travail »…



L’exclusion historique des femmes de la culture, l’éternel féminin et ces habits neufs, comportements et stéréotypes, critique du « post » (« sans que l’on sache toutefois si, dans « ce qui vient après »,il reste quelque chose, et dans ce cas quoi, de « ce qu’il y avait avant » »), mutations de l’imaginaire, grandes œuvres et universel masculin, une visibilité accrue des femmes, chouchous des médias, discriminations subtiles, ritualisation ou théâtralisation des conventions inscrites dans l’imaginaire collectif, la publicité et la sensation de valeurs partagées, « l’ironie, le détournement, les performances, l’occupation de lieux »…



Martine Chaponnière et Silvia Ricci Lempen parlent des profonds changements au cours des trente dernières années, du développement de l’industrie du sexe, d’une certaine légitimité de l’utilisation de la violence des hommes envers les femmes, de la prostitution « construite socialement » et de la biologisation des « besoins » des clients, des relations sexuelles sous l’angle de l’inégalité, de l’atteinte répétée à l’intégrité corporelle, des dimensions racistes de la prostitution, de l’abolitionnisme et du réglementarisme, de choix et de consentement, de pornographie, de sexualité, « pierre angulaire de la domination masculine » (Catharine MacKinnon), de normes de plaisir masculin, de morcellement des corps… Les auteures poursuivent sur la violence domestique « un secret bien gardé », l’apport des études féministes sur la dimension politique et collective des violences, sur le continuum entre les différentes formes de violence, du harcèlement sexuel, de l’obscurcissement par « des traditions culturelles bien enracinées »



Les auteures parlent de l’apport des théories « postcoloniales », du black feminism, de « donner une visibilité à leur groupe social et se réapproprier leurs cultures, qu’elles soient afro-américaine, portoricaine, chicana, amérindienne, etc. ». Elles évoquent aussi les rapports entre politiques identitaires, repli communautariste et solidarité élargie aux autres groupes dominés, le concept d’intersectionnalité « les multiples formes d’oppression (de classe, de race, de genre, d’orientation sexuelle, et.) ne s’ajoutent pas simplement les unes aux autres, elles s’entremêlent pour former des oppressions spécifiques à cet entrecroisement »… Elles soulignent le risque « d’aboutir à une certaine individualisation des situations », le piège de la fragmentation à l’extrême, l’enfermement dans des catégories globalisantes et naturalisantes… Les auteures analysent le travail racialisé du care, la « naturalisation » des aptitudes. Elles présentent les approchent dans les débats autour du « foulard islamique »…



Martine Chaponnière et Silvia Ricci Lempen abordent « la planète queer », les nouvelles interrogations et leurs limites, le « trouble postmoderne », les identités multiples, la « multiplication des sexes », les notions de performance et de performativité…



Le dernier chapitre traite de la charge dans le domaine émotionnel, d’amour et de différence, d’hétérosexualité et d’hétéro-normativité, de psychanalyse, du contrôle des hommes sur « le fruit de vos entrailles », de l’obligation des femmes « de se définir en fonction de leur appareil reproductif », de soi et de l’autre, des ressorts les plus archaïques de la domination masculine…



Pour celles et ceux qui ne pensent pas que l’égalité est déjà là, que l’égalité des sexes serait désormais « une affaire qui roule » ; pour celles et ceux qui pensent que les rapports sociaux de sexe, le système de genre n’est pas un « front secondaire » ; pour celles et ceux qui refusent que la critique radicale du patriarcat soit considéré comme un luxe pour certain-e-s, ou subordonnée à un « combat principal » ; pour celles et ceux n’acceptent pas les réductions individualistes et la suppression de toute dimension collective à nos revendications et actions ; pour celles et ceux qui prennent en compte l’historicité des contextes socio-économiques…



« Le débat démocratique implique une confrontation entre différentes manières, non seulement de dénouer, mais de poser les problèmes »



Et plus généralement, un livre pour toutes et tous, pour réfléchir, dialoguer, prendre en compte les contradictions et l’histoire de l’émancipation des unes et des autres… « une ouverture sur les véritables enjeux contemporains des relations entre femmes et hommes, et peut-être l’envie de continuer à agir pour les changer »
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Tu es la soeur que je choisis

A l'occasion de la Grève des femmes du 14 juin 2019, il a été demandé à une trentaine d'autrices vivant en Suisse romande d'écrire un texte littéraire. Ainsi est né le recueil Tu es la sœur que je choisis.



Les textes sont courts, de deux à trois pages en moyenne. Certains sont des poèmes. Chacun a son style, tous sont différents. Féministes, ils parlent de femmes jeunes ou vieilles, combatives ou sidérées, en mouvement, qui réfléchissent, se questionnent, existent.



Un texte m'a touché plus que tous les autres : La romancière est-elle une mère qui désobéit ? de Claire Genoux. Il aborde la difficile conjugaison entre les obligations maternelles d'une femme et sa volonté de s'accomplir en tant qu'écrivaine. "Quand elle est mère, cette femme qui écrit, est souvent très souvent avec son enfant heureuse et aussi, très très souvent fatiguée. Épuisée par les recommencements (...) Dans sa chambre d'écriture elle a besoin d'inventer, de dévorer un monde. De s'exprimer autrement que dans la fusion du corps à corps avec l'enfant. Mais le silence dont elle a besoin n'habite jamais la maison où il y a l'enfant."



A picorer, dans l'ordre ou non, ces textes m'ont permis de découvrir des autrices suisses, dans un bel écho de sororité.

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Tu es la soeur que je choisis

Un thème malheureusement en vogue : les discriminations liées au sexe.

Ici 30 autrices de Suisse romande écrivent ce recueil à l'occasion de la Grève des femmes du 14 juin 2019.

Des dessins, des poèmes, des nouvelles, des tranches de vies...autant d'écrits différents pour nous faire réagir.

Certains ne m'ont pas touché avec une écriture hachée, difficile à tout mettre bout à bout pour comprendre...

et d'autres dans lesquels j'ai eu peur pour les femmes décrites et je me suis laissée porter dèsles 1eres lignes.

Ce n'est pas le style de livre que j'achète, mais j'ai apprécié de sortir de ma zone de confort.

Merci Babelio pour cette découverte !

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Tu es la soeur que je choisis

Une trentaine de femmes ont écrit sur le sujet des discriminations liées au sexe.



Les sujets et les formes sont variées : violences faites aux femmes, pressions sociales, rôle d'une mère, choix de vie, corps et sexualité, etc.



👊 J'ai beaucoup aimé la diversité des plumes et des thématiques abordées, certaines m'ont plus touchées que d'autres, et cela sera propre à chacune et à ses expériences !



✨️Extrait :

Mais qu'est-ce qu'être féministe ?

Je ne sais pas être une féministe.

Je sais juste être une femme.

Une femme avec des rêves, des envies, des ambitions.

Je suis une femme. Et j'en suis fière.

Tellement de possibilités s'ouvrent à moi. À nous.

Nous les femmes.✨️



Merci aux éditions d'en bas et à Babelio de m'avoir fait découvrir cet ouvrage inspirant et si powerful ! ✊️

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