La Belle Jardinière
On s'aperçoit, dans ce tableau de Raphaël, et qui est de sa seconde manière, combien ce grand homme avait déjà profité à la vue des ouvrages de Léonard de Vinci et de Michel-Ange ; ses figures ont plus de rondeur, ses draperies sont jetées avec plus de grâce et de noblesse; son coloris est plus animé, et se ressent de celui de frère Bartholomée de S. Marc qu'il cherchait à imiter : on voit encore qu'il commençait à mettre en usage les lois de la perspective qu'il venait d'étudier; enfin que son génie se développait, et que ses progrès devenaient chaque jour plus surprenants.
Un militaire donnant de l'argent à une jeune personne.
C'est ainsi que ce tableau est désigné dans le catalogue du Musée; il est assez difficile d'en expliquer le sujet. Un militaire assis, vêtu à la mode flamande du dix-septième siècle, c'est-à-dire avec une cuirasse sur l'habit assez riche, de larges bottes, une longue épée, un chapeau rond, etc. présente à une jeune personne, également assise, quelques pièces d'or qu'il vient de tirer de sa bourse. Les yeux baissés et l'air modeste de cette femme ne laissent pas assez connaître quels sont les sentiments qu'elle éprouve à l'offre qui lui est faite et qui peut paraître équivoque.
De tous les peintres modernes, celui qui a le plus étudié l'art de la peinture, et le mieux connu sa théorie, est sans doute Nicolas Poussin. Le génie de ce grand homme se soumettait sans cesse à la réflexion, et rien ne lui échappait dans ses compositions qui n'eût été combiné suivant les règles et les convenances de tout genre. Après l'étude de l'antique, dont le Poussin faisait son objet principal, la manière de composer de Raphaël était le modèle qu'il s'efforçait de suivre; et la vénération qu'il se glorifiait d'avoir pour cet immortel artiste lui faisait chercher tous les moyens de l'imiter dans l'ordonnance de ses productions. Ce tableau de la sainte famille est la preuve la plus convaincante de notre assertion.
À Bonaparte. Citoyen premier Consul,
Dans le cours de vos victoires vous avez conquis les principaux chefs-d'oeuvre des beaux-arts, et vous en avez enrichi la France. La collection des gravures qui peut les faire connaître à l'Europe entière est un hommage qui vous est dû. Nous vous l'offrons avec reconnaissance et respect.
Les Éditeurs du Musée Français,