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Critiques de Simon Pitaqaj (3)
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Nous, les petits enfants de Tito

Je remercie Masse Critique, Babélio et Le Square éditeur, pour l'envoi de cet ouvrage.

C'est un texte d'une quarantaine de pages écrit par Simon Pitaqaj né au Kosovo et qui arrive en France rejoindre son père. Son univers change du tout au tout, de son petit village des Balkans à une cité dans le 9-3.

Ce texte a reçu les encouragements, dans le cadre de l'Aide à la création du Centre National du Théâtre. Il raconte son parcours d'adolescent marquée par les mythes et légendes de son pays d'origine, les moments heureux d'amitié qu'il vit dans sa cité et aussi les moments tragiques.

C'est un texte court, vite lu. Au départ, je m'attendais à quelque chose de plus étoffé, mais il se dégage de cet ouvrage une grande intensité.
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Nous, les petits enfants de Tito

Simon Pitaqaj est un auteur, metteur en scène et comédien né au Kosovo, de langue maternelle albanaise. Son histoire est passionnante et il ne cesse de la raconter en questionnant ses origines et en travaillant sur sa culture et ses racines, les Balkans. Il est d'ailleurs le fondateur de la Compagnie LIRIA (« liberté » en albanais) qu'il a créée au lendemain de la guerre d'indépendance du Kosovo, en 2008.

«Nous, les petits enfants de Tito» est sa première pièce de théâtre et pour une première elle est vraiment de grande qualité. D'ailleurs, le texte a été soutenu par le CnT (Centre National du Théâtre) et a obtenu une aide à la création au printemps 2016.



« Nous, les petits enfants de Tito » est un texte assez bouleversant. On y trouve une dualité, entre géopolitique et histoire personnelle d'un jeune homme qui émigre en France. Ce garçon, c'est Simon Pitaqaj. Il raconte son pays qui a implosé dans un conflit désastreux, une guerre civile et fratricide. Ce pays, c'est l'ex-Yougoslavie.

Si la pièce, monologue poétique, évoque peu Josip Broz dit Tito en tant que personne, cette référence n'est pas neutre car ce dirigeant a marqué l'histoire et les habitants de son pays.

En faisant un petit retour en arrière dans le passé on comprend mieux la fierté que cet homme représente pour les jeunes. En 1941, quelques mois après l'invasion de la Yougoslavie par les Allemands et les Italiens, Tito va donner le signal de la révolte. Chef de la Résistance, il libèrera son pays en 1945. Il sera alors élu à la tête de l'État et fondera après-guerre le régime communiste yougoslave, dont il restera le principal dirigeant jusqu'à sa mort en 1980.

Simon Pitaqaj décrit les générations qui lui ont succédé, évoquant ce qu'il a vécu. Tout a commencé dit-il quand enfant, il vivait dans un petit village. Ce qui est marquant c'est la simplicité avec laquelle l'auteur rappelle la difficulté d'être albanais au Kosovo et la haine des Serbes alors que le sujet est complexe, ce conflit étant à l'origine de la guerre en Yougoslavie. Car l'opposition entre serbe et Albanais n'est pas récente. La première souffrance racontée est cette haine.

Contraint à l'exil, Simon adolescent va se réfugier en France pour échapper aux massacres qui endeuillent son pays. Émigré, il va rêver de Paris et de la tour Eiffel mais grandir en banlieue parisienne, dans une cité de Seine-Saint-Denis. A la première personne, il se raconte et raconte l'histoire des réfugiés et de tous les migrants d'aujourd'hui. Il parle de son identité, de sa différence. Pour ses copains, Ahmed, Moussa, Rachid, Simon est à la fois serbe, croate, macédonien, bosniaque, monténégrin mais ni Kosovar et encore moins albanais. Simon, c'est le Yougo.



L'histoire personnelle et l'histoire collective racontées dans ce monologue autobiographique sont ponctuées de silences qui donnent une intensité à cette pièce de théâtre qui ne demande qu'à être vue sur scène.



Ce texte m'a été offert par le Square éditeur dans le cadre d'une opération masse critique et je les remercie de tout coeur.





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Nous, les petits enfants de Tito

« Je suis un mafieux, je suis un mafieux comme tous les Albanais ». Dès la première phrase, le ton est donné et la mise en scène opère. Face aux pages que je tourne en dévorant les mots et le phrasé tombant telle une sentence, je vois Simon évoluer sur la scène du théâtre.



Simon incarne l’enfant qu’il a été dans son Kosovo natal, de là où la guerre l’a délogé, de là où il est parti adolescent avec ses racines, entre mélancolie et vif espoir de découvrir une sorte d’eldorado. C’est l’image qui est née en lui de la promesse de son père : vivre à Paris, voir la Tour Eiffel, vivre dans une maison, dormir dans un lit …



Près de Paris certes, c’est le 9.3 qui accueille « l’Albanais ». Dans une vaste diversité culturelle, il apprend que pour « vivre ensemble » il lui faut abandonner ses croyances et se muer face aux légendes des Balkans au risque de se perdre pour se construire un autre soi.



Dans un style sans complaisance, Simon Pitaqaj m’a littéralement transportée dans le plongeon vers son autre sorte de prison. Le vocabulaire est juste, violent comme la vie, dérangeant, Simon emploie les mots qui heurtent notre sensibilité. Un récit bouleversant. Merci à Babelio (masse critique) et « Le Square Editeur » de m’avoir fait découvrir cet auteur, comédien et metteur en scène.


Lien : https://mireille.brochotnean..
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