Les écrivains ont une manière inadmissible de jouer sur deux tableaux.
Jamais autant qu’à notre époque ils n’ont prétendu au rôle de directeurs de conscience et ne l’ont exercé.
En fait, au cours des années qui ont précédé la guerre, personne ne le leur a disputé excepté les savants.
La place autrefois occupée par des prêtres dans la vie morale du pays était tenue par des physiciens et des romanciers, ce qui suffit à mesurer la valeur de notre progrès.
Mais si quelqu’un demandait des comptes aux écrivains sur l’orientation de leur influence, ils se réfugiaient avec indignation derrière le privilège sacré de l’art pour l’art.
(L’enracinement-Oeuvres p. 1 042)