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Citation de Jcequejelis


C'est à travers sa littérature qu'on apprend le mieux un pays ; celui qui nous intéressait et qui nous intriguait le plus c'était l'U.R.S.S., nous lisions tous les jeunes auteurs russes qui étaient traduit en français. Nizan nous recommanda tout particulièrement le singulier roman d'anticipation de Zamiatine, « Nous autres » ; en un sens, cette satire prouvait que l'individualisme survivait en U.R.S.S, puisqu'un tel ouvrage pouvait y être écrit et imprimé ; mais c'était une épreuve équivoque, car l'accent et le dénouement du livre ne laissaient rien à l'espoir. Sans doute Zamiatine n'apercevait-il pas lui-même d'autre alternative que la démission ou la mort. Je n'ai jamais oublié la cité de verre, merveilleusement tranparente et dure, qu'il avait dressée contre un ciel immuablement bleu. « Cavalerie rouge » de Babel peignait les douleurs et les absurdités de la guerre en petits tableaux désolés. « Rapaces » d'Ehrenbourg, « La Volga se jette dans la Baltique » de Pilniak, nous découvraient dans la construction socialiste, par-delà les soviets et l'électrification, une difficile aventure humaine. Un pays qui produisait cette littérature et au cinéma « Le Cuirassier Potemkine » et « Tempête sur l'Asie » ne se réduisait tout de même pas à une civilisation d'ingénieurs.

976 - [Folio n° 751, p. 56/57]
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