Colombo-vénézuélien, Sinar Alvarado appartient à cette lignée d’écrivains sud-américains contemporains ayant fait le choix de se consacrer à la littérature du réel, ce que l’on appelle sur le continent : la crónica. Il écrit dans les plus grandes revues hispanophones : El Malpensante, Gatopardo, Letras Libres, SoHo, ainsi que pour le New York Times.
«Les morts? C'est eux qui font vraiment chier! Ils reviennent, tout pourris. Ils viennent à cette heure, ils viennent faire chier. Me faire chier! C'est eux mon problème. Les morts qui viennent... Ceux que j'ai mangés. Des fois, ils viennent la nuit, ils me laissent pas dormir. Des fois ils viennent, des fois ils vont. Et ils parlent... Ils bavassent et me disent de ne pas y penser..."»
Les détraqués ont quelque chose qui semble les pousser à marché frénétiquement. On dirait qu'ils ont été conçus pour arpenter ; c'est pour ça qu'il n'est pas rare de les voir partout marcher le long des routes, traînant les pieds sous le soleil, ou avancer de nuit vers on ne sait où - des endroits dont on ne veut rien savoir.