Sissel-Jo Gazan

Il doutait sincèrement que Darwin se trompe à ce point. Anna comprenait très bien que ces nouvelles idées sur l’évolution puissent paraître inconcevables. Pendant des siècles, on avait pensé que Dieu avait créé la faune et la flore de ses propres mains, ce qui signifiait que le chat et la souris, le hêtre et l’érable n’avaient pas davantage de parenté que le désert avec la voûte céleste ou le soleil avec la rosée sur les brins d’herbe. Tout cela était considéré comme l’oeuvre du Seigneur et il était impossible qu’une espèce se transforme en quelque chose d’autre. Il était également impossible que les animaux et les plantes disparaissent, à moins que le Seigneur ne décide de cesser la production de l’une ou l’autre espèce. En ce qui concerne les oiseaux, on estimait que le moineau, l’étourneau, le flamant rose ou lé pétrel avaient tous une origine différente et que les oiseaux en tant qu’espèce n’avaient aucun lien de parenté avec les dinosaures, les reptiles ou les autres animaux. Lorsque Dieu les avaient placé sur terre, ils étaient déjà à un stade avancé et aérodynamique. Voilà.