Ils décrivent tous un monde où des personnes comme moi n’existent pas.
Lorsqu’on est ensemble, je peux calmer la situation. Mais qui sait ce qui peut arriver en mon absence.
Donner l'envie de vivre à Megumi n'est pas aisé. Ses blessures sont trop profondes pour être effacées par les moments de bonheur. Mais si je ne peux pas l'abandonner à son sort c'est peut être bien moi qui suis maintenant dépendant d'elle. Etre avec elle, voià ce que je veux. Toutes ces nuits habitués à dormir l'un contre l'autre et pourtant le bonheur s'est lu sur son visage rien qu'en se mettant à marcher main dans la main. Asphyxiée par ses souvenirs douloureux, je suis le seul à pouvoir lui donner une bouffée d'air.
- Tu as déjà dû entendre parler de l'autisme.
- Juste de nom... Mais je ne sais pas de quoi il s'agit vraiment.
- Eh bien, c'est un exemple de trouble du développement. Étant donné que ce n'est pas un retard mental, on a du mal à comprendre ce que c'est. Il peut se manifester de façons complètement différente chez chacun. Certains peuvent vivre agréablement avec sans en subir les mauvais côtés. Tandis que pour d'autres, c'est un combat de tous les jours.
Ma nature d’asocial, qui rend mes relations difficiles même avec mes parents m’a fait prendre la décision de vivre seul dès la fin du lycée.
À force d'être détesté et délaissé, on finit par avoir peur du contact avec les autres.
J’aurais voulu être quelqu’un de normal. Je suis la seule à ne pas pouvoir discuter avec les autres. La seule à se faire blâmer par les professeurs. Impossible de leur demander de l’aide.
Quand je vois ceux qui jugent sans avoir l’idée de la souffrance que peuvent causer leurs mots. Je me dis que c’est bien mieux qu’on soit nés ainsi.
La souffrance prend des aspects divers. S’il y a des personnes qui ont du mal à tisser des relations. D’autres sont rongées par la solitude.
- Mais vous m'avez l'air complètement normale.
- Le degré varie selon les gens.