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Citation de LydiaB


Les rôles se sont inversés depuis Le Capitaine Fracasse, où c'était de Funès qui jouait les faire-valoir du charismatique Jean Marais. D'autant que si l'on peut encore considérer que Louis a le deuxième rôle dans Fantômas (1964), il est évident qu'il tient le premier dans Fantômas se déchaîne (1965) et dans Fantômas contre Scotland Yard (1967) - et ce, malgré la remarquable performance de Marais dans son rôle multiple, qui lui vaut de longues heures de maquillage et de préparation, et qui est le plus bel hommage qu'il pouvait rendre à son idole Pearl White et aux feuilletons cinématographiques.

Les rapports entre les deux acteurs, cordiaux jusqu'alors, s'en ressentent. Jean, dont même Mylène Demongeot constate l'amertume, reste courtois, mais l'orage n'est jamais loin. À tel point qu'à la sortieen salles de Fantômas contre Scotland Yard - considéré par beaucoup comme le meilleur des trois épisodes de la série d'Hunebelle - en mars 1967, Jean Marais fait remarquer qu'on aurait dû changer le titre et intituler le film "Juve contre Scotland Yard".

Mais si Marais tient a posteriori rigueur à son partenaire de cette nouvelle préséance qui le vexe, de Funès n'en est pourtant nullement responsable : c'est en effet le metteur en scène qui a compris que le personnage du commissaire Paul Juve portait en lui toute la puissante comique du film, à la surprise de Marais qui s'étonnait de voir bien plus de plans de Louis de Funès que ne le prévoyait le scénario. "Un petit fonctionnaire, ne payant pas de mine, un Français moyen, banal, d'apparence insignifiante, se dresse brusquement devant l'ennemi et le boute jusqu'à sa tanière. C'est ça la France ! Vive le Commissaire Juve.", le félicite le ministre dans Fantômas se déchaîne.

Et Louis de Funès, fidèle à son habitude, a mis son grain de sel dans son rôle, rendant Juve encore plus drôle par ces petits détails dont il a le secret - ainsi, il a mis un point d'honneur à soigner sa tenue. Choisissant une veste bien coupée, l'accompagnant d'une cravate sobre mais chic, veillant à ce que son col soit impeccable, convaincu (à raison) que le commissaire sera plus crédible s'il est élégant que s'il paraît déguisé. "J'ai lutté pour que l'on choisisse Louis de Funès, rapporte Hunebelle en 1971. Or, c'est là qu'il s'est révélé un phénomène inouï. Bourvil était fait pour jouer les poltrons, les hésitants, les timides. De Funès joue sur toute la gamme du grinçant. En ce domaine, il a à sa disposition un éventail très large de jeu. On dit qu'il fait toujours les mêmes grimaces. Ce n'est pas vrai. Il a tout au plus deux ou trois tics qu'il a inventés et qui constituent sa personnalité. De plus, ces tics font immanquablement rire."
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