Du fond de nos maisons dorées, il est difficile d'apercevoir la misère qui gémit dans les greniers.
Se donner à ce qu'on aime, ce n'est pas perdre son indépendance, c'est en user.
Sophie Cottin ; Amélie Mansfield (1802)
Dans la première jeunesse, la jouissance du bonheur présent a quelque chose de si vif, de si complet, qu'elle fait oublier toute pensée d'avenir. On est alors trop occupé d'être heureux pour songer si on le sera toujours, et la félicité remplit si bien le cœur, que la crainte de la perdre n'y peut trouver place.
Sophie Cottin ; Élisabeth ou les Exilés de Sibérie (1806)
Ah ! si chacun se chargeait ainsi d'embellir son petit horizon, la misère disparaîtrait de dessus la terre ; l'inégalité des fortunes s'éteindrait sans efforts et sans secousses, et la charité serait le noeud céleste qui unirait tous les hommes ensemble !
Deux cœurs qui s'aiment, animés d'une même passion, vivent dans un autre univers ; ils parlent un autre langage ; sans se voir ils s'entendent, sans communiquer ils se comprennent ; ils se devinent.
Sophie Cottin ; Claire d'Albe
d'Albe (1798)
« Je ne puis dormir ; j'erre et je cherche la dernière place que tu as occupée ; ma bouche presse ce fauteuil où ton bras reposa longtemps ; je m'empare de cette fleur échappée de ton sein ; je baise la trace de tes pas, je m'approche de notre chambre où l'on dort, de ce sanctuaire qui est l'objet de mes ardents désirs. Pour moi, il n'est que toi : absorbé par toi, je ne vois que toi, je n'ai plus un instant de ma vie qui ne soit à toi ; tous les autres êtres sont nuls et anéantis ; ils passent devant moi comme des ombres. »
Les plus grandes qualités pour une femme, c'est d'être naturelle, spontanée, être soi-même.
Sophie Cottin ; Claire d'Albe (1798)
Perdu d'amour et de tendresse, je sens que tout moi s'élance vers toi ; je voudrais te couvrir de baisers, recevoir ton haleine, te tenir dans mes bras, sentir ton coeur battre contre mon coeur, et m'abîmer avec toi dans un océan de bonheur et de vie...