Je ne serai jamais ma mère. Je n'ai pas à la remplacer. C'est un combat vain, perdu d'avance. Je ne peux annuler sa disparition. Il ne m'est pas demandé d'être la gardienne de son souvenir par le sacrifice de ma propre existence.
Oui, il est temps que je pense à moi. Il est temps que j’apprenne à me faire du bien, à me laisser aller après des copains de mon âge, à rentrer plus tard que mon père. Je pressens de plus en plus fortement que c'est à moi de définir la direction que je veux donner à mon avenir. Je ne veux plus subir. Subir, le mot est lâché. Non, je ne subirai pas. Je n'ai plus rien à perdre, j'ai déjà perdu ma maman.