Sophie Richer

Louise repose le carnet sur ses genoux. Ce n’est pas le moment de ressortir les vieux souvenirs. Il y a encore bien des papiers à trier, des tiroirs à vider sans réfléchir, des vêtements à fourrer dans de grands sacs avant de repartir pour Bréhal.
Ce journal d’adolescente, elle avait fini par l’oublier avec le temps, tout comme ceux qui ont suivi et qu’elle observe, posés là, devant elle, sagement liés les uns aux autres par une cordelette sur la dernière étagère du placard de sa chambre d’enfant. Il y a des cahiers d’écolier également. De nombreux cahiers décorés. Elle lisse la couverture du carnet avec la main. L’adolescente qu’elle était y avait collé des découpures de cartes postales, des vues de plages désertes, un cliché de David Hamilton, quelques citations, un vers de Baudelaire dont le texte est effacé, et là, sur le côté, la photo passée de trois jeunes adolescents… Deux filles et un garçon se tenant par les épaules et souriant à un photographe oublié…

Ce journal d’adolescente, elle a fini par l’oublier avec le temps, tout comme ceux qui ont suivi et qu’elle observe, posés là devant elle sur une étagère, sagement liés les uns aux autres par une cordelette blanche. Il y a des cahiers d’écolier également. De nombreux cahiers décorés. Elle lisse la couverture du carnet avec la main. L’adolescente qu’elle était y avait collé des morceaux de cartes postales découpées, des vues de plages désertes, un cliché de David Hamilton, quelques citations, des vers de Baudelaire dont le texte est effacé, et là, sur le côté, la photo jaunie de trois jeunes adolescents… Deux filles et un garçon se tenant par les épaules et souriant à un photographe oublié…
C’était quoi déjà ces vers de Baudelaire ?
Il faudra qu’elle s’en souvienne…

Ce roman est une plongée vertigineuse dans le monde de l’adolescence. La Montagne