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Citation de pergolese


Une semaine a passé et c’est déjà le mois d’Août. Plus personne n’a reparlé de l’histoire de Victor. Il joue avec moi maintenant, et m’a même accompagné relever des collets. J’ai bien senti que la vue des lapins étranglés le dégoûtait un peu mais il n’a rien dit.
Inès et ma mère sont au poulailler. Nous deux, nous déjeunons, assis devant un bol de ricoré (il n’y a plus de café à cause de la guerre). Victor qui jusqu’à présent mangeait moins qu’un moineau, dévore sa troisième tranche de pain tartinée de confiture de myrtilles.
– Vous avez de la chance de pouvoir manger à votre faim. A Bordeaux, nous n’avions que ce à quoi nous donnaient droit les tickets d’approvisionnement. Et comme nous n’avions pas les moyens d’acheter au marché noir…
J’imagine un marché où tout le monde serait vêtu de noir, où l’on vendrait des légumes noirs, des fromages noirs…
– C’est quoi le marché noir ?
Victor me regarde, surpris.
– Le marché noir, c’est quand certaines personnes se débrouillent pour obtenir des produits rares, comme la viande, le café, l’huile, le chocolat. Elles les revendent ensuite, très cher, à ceux qui n’en ont pas. Ҫa s’appelle comme ça parce que c’est interdit.
Mon père dit souvent que j’ai beaucoup de chance de savoir déjà lire et écrire. Mais Victor semble en savoir bien plus que moi. Ҫa me rend un peu jaloux.
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