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Citation de Livretoi


Johannes !
N’y a-t-il donc aucun espoir ? Ton amour ne se réveillera-t-il jamais à nouveau ? Car je sais que tu m’as aimée, bien que je ne sache pas ce qui m’en donne l’assurance. J’attendrai, même si le temps me paraît long, j’attendrai jusqu’à ce que tu en aies assez de l’amour des autres, alors ton amour pour moi resurgira du tombeau, alors je t’aimerai comme toujours, comme autrefois, oh ! Johannes ! Comme autrefois ! Johannes ! Ta froideur, insensible envers moi représente-t-elle ta véritable nature, ton amour, les richesses de ton cœur, n’étaient-ils que mensonge que fiction, es-tu redevenu toi-même ? Aie patience avec mon amour, pardonne-moi de t’aimer toujours, je le sais, mon amour est un fardeau pour toi ; mais le temps viendra où tu retourneras auprès de ta Cordélia. Ta Cordélia ! Ecoute ce mot suppliant ! Ta Cordélia ! Ta Cordélia.

Je ne me reconnais guère. Devant les tempêtes de la passion mon esprit est comme une mer orageuse. Si quelqu’un pouvait surprendre mon âme en cet état, il aurait l’impression de voir une barque s’enfoncer à pic dans la mer, comme si dans sa précipitation terrible elle devait mettre cap sur le fond de l’abîme. Il ne verrait pas qu’en haut du mât veille un marin. Forces frénétiques, échauffez-vous, mettez-vous en mouvement, ô puissances de la passion, même si le choc de vos lames devait lancer l’écume jusqu’aux nuages, vous ne serez pas capables de vous élever au-dessus de ma tête ; je reste tranquille comme le Roi des falaises.

Une condition capitale pour toute jouissance, c’est de se limiter.

Il est des jours où je ne saurais me passer d’une salle de bal, car j’aime son luxe, sa surabondance sans prix de jeunesse et de beauté, et son libre jeu des forces de toutes natures ; mais alors ce n’est pas tant la jouissance que je connais, je me plonge plutôt dans les possibilités. Ce n’est pas une unique beauté qui vous tient sous le charme, mais un ensemble ; une vision plane devant vos yeux, vision dans laquelle toutes ces figures féminines se confondent, et où tous ces mouvements cherchent quelque chose, cherchent un repos dans une seule image qu’on ne voit pas.

Le souvenir n’est pas exclusivement un moyen de conservation, mais un moyen d’augmentation aussi, ce qui est pénétré du souvenir a un double effet.

L’amour ne se trouve que dans la liberté, et ce n’est qu’en elle qu’il y a de la récréation et de l’amusement éternel.

On peut ainsi être amoureux de maintes à la fois ; parce qu’on les aime de différentes façons. Aimer une seul est trop peu ; aimer toutes est une légèreté de caractère superficiel ; mais se connaître soi-même et en aimer un aussi grand nombre que possible, enfermer dans son âme toutes les puissances de l’amour de manière que chacune d’elle reçoive son aliment approprié, en même temps que la conscience englobe le tout – voilà la jouissance, voilà qui est vivre.

Sous le ciel de l’esthétique tout est léger, beau, fugitif, mais lorsque l’éthique s’en mêle tout devient dur, anguleux, infiniment assommant.

Lorsqu’on aime on ne suit pas la grande route. Ce n’est que le mariage qui se trouve au milieu de la route royale. L’amour préfère préparer ses propres chemins. On s’enfonce dans les bois.

L’érotisme spirituel se distingue de l’érotisme physique.

En amour le principe de l’ancienneté ne compte pas pour l’avancement et la promotion.

La femme, éternellement riche de nature, est une source intarissable pour mes réflexions, pour mes observations. Celui qui n’éprouve pas le besoin de ce genre d’études peut bien s’enorgueillir d’être ce qu’il voudra dans ce monde, sauf d’une chose : il n’est pas un esthéticien. Le splendeur, le divin de l’esthétique est justement de ne s’attacher qu’à ce qui est beau… Je peux me réjouir et réjouir mon cœur en imaginant le soleil de la féminité rayonnant dans sa plénitude infinie, s’éparpillant en une tour de Babel, où chacune en particulier possède une petite parcelle de la richesse entière de la féminité, mais de sorte qu’elle en fait le centre harmonieux du reste de son être. En ce sens la beauté féminine est divisible à l’infini.
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