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Citation de NMTB


NMTB
19 décembre 2014
Ma Cordélia !
Je suis pauvre : tu es mon trésor ; je suis sombre : tu es ma lumière ; je ne possède rien, je n’ai aucun besoin. Et comment posséderais-je quelque chose ? Le peut-on, quand on ne se possède pas soi-même ? Quelle contradiction ! Je suis heureux comme un enfant qui ne peut et ne doit rien posséder. Je ne possède rien ; je n’appartiens qu’à toi ; je ne suis pas, j’ai cessé d’être, pour être tien.
Ton Johannes.

Ma Cordélia !
« Ma » : que désigne ce mot ? Non ce qui m’appartient, mais ce à quoi j’appartiens et qui renferme tout mon être, qui m’appartiens donc dans la mesure où je lui appartiens. Mon Dieu n’est pas le Dieu qui m’appartient, mais le Dieu auquel j’appartiens ; et de même pour ma patrie, mon foyer, mon métier, mon désir, mon espérance. S’il n’y avait pas eu auparavant d’immortalité, cette pensée de t’appartenir romprait le cours accoutumé de la nature.
Ton Johannes.

Ma Cordélia !
Ce que je suis ? Le modeste conteur qui suit tes triomphes ; le danseur qui s’incline devant toi quand tu te soulèves en ta grâce légère ; le rameau où, lasse de voler, tu te poses un instant ; la basse qui vient soutenir l’allégresse du soprano pour la faire monter plus haut encore. Ce que je suis ? La pesanteur terrestre qui te retient ici-bas. Que suis-je donc ? Corps, masse, terre, cendre et poussière – mais toi, ma Cordélia, tu es âme et esprit.
Ton Johannes.
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