D’autres ont décidé de continuer à recevoir leurs patients en cabinet, en dépit du risque d’infection et des limitations du confinement, rejetant le travail clinique à distance en jugeant que ce n’était pas une véritable psychanalyse. Certains de ces derniers ont dénoncé de manière intimidante le travail à distance comme contraire aux valeurs éthiques des analystes. Devant la dureté de cette controverse, on peut aisément déduire que la pandémie a suscité une haine et une intolérance parmi les analystes cousines de celles qu’on pouvait trouver dans la population.
Force est de constater que des plus hauts niveaux de décision gouvernementale jusqu'aux échelons d'intervention les plus modestes, les réponses sont élaborées, ou plutôt bricolées, jour après jour, sans que personne puisse se figurer un certain type d'avenir. Un "déficit de figuration", pour ainsi dire, contamine les gens en même temps que ce malin virus.
Le corps, avec les maladies et les angoisses de mort, devient la scène privilégiée de la confrontation entre inconscient et conscience dans le contexte tragique d’une pandémie, plaçant la relation corps-esprit au centre de l’attention psychanalytique.
J'ai besoin de la présence, des odeurs, des peurs, - en l'absence de corps pour l'éprouver, il n'y a pas d'affect.