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Citation de Nastie92


Il faudrait des tomes et des tomes pour narrer la suite ininterrompue des excès générés par cette passion nouvelle ; nous entendions souvent de vigoureux aboiements provenant de la maison voisine. Or, ce n'était pas le chien qui aboyait, mais son maître, aplati au sol, qui s'efforçait en imitant le langage canin d'inciter son trésor à entamer avec lui un dialogue incompréhensible pour le commun des mortels. Le régime de l'animal objet de tous ses soins l'occupait davantage que le sien ; il observait scrupuleusement tous les conseils diététiques des professeurs ès science canine ; l'alimentation de Ponto était bien plus raffinée que celle de Limpley et de sa femme ; et comme il avait un jour été question de typhus dans le journal − soit dit en passant dans une tout autre région − on ne donna plus à boire au chien que de l'eau minérale ; qu'une puce irrévérencieuse s'avisât à l'occasion de rendre une visite au sacro-saint animal et de l'avilir ainsi avec scélératesse en l'obligeant à se gratter la patte ou à fouiller du museau dans son pelage, et Limpley se lançait avec ardeur dans cette triste besogne qu'est la chasse à la puce ; penché en bras de chemise sur une bassine pleine d'eau bouillie, armé d'un peigne et d'une brosse, il travaillait sans relâche jusqu'à ce que fût occis le dernier des hôtes indélicats. Il ne ménageait pas sa peine, ne reculait devant aucune humiliation, et jamais fils de roi n'eût pu être traité avec davantage de tendresse et d'attention.
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