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Citation de Denis3


Pour autant qu'il avait les yeux ouverts, le monde s'apercevait qu'on l'avait trompé. Trompées les mères qui avaient sacrifié leurs enfants, trompés les soldats qui rentraient en mendiants, trompés tous ceux qui, par patriotisme, avaient souscrit à l'emprunt de guerre, trompés tous ceux qui avaient accordé leur confiance à une promesse de l'état, trompés nous tous qui avions rêvé d'un monde nouveau et mieux réglé, et qui constations que les mêmes ou de nouveaux hasardeurs reprenaient maintenant le vieux jeu où notre existence, notre bonheur, notre temps avaient servi de mise.

(p.351)

Et soudain la chose survint. D'une des rues latérales parut, marchant ou plutôt courant au pas cadencé, un groupe de jeunes gens en bon ordre qui chantaient en mesure, bien exercés... Et déjà, brandissant leurs cannes, ils s'éloignaient au pas de gymnastique, avant que la masse cent fois supérieure en nombre eût le temps de se jeter sur l'adversaire...Ils se rassemblèrent alors, pleins de rage, serrèrent les poings, mais il était trop tard. La petite troupe d'assaut ne pouvait plus être rattrapée.

Les impressions visuelles ont toujours quelque chose de convaincant. Pour la première fois, je savais maintenant que ce fascisme légendaire, que je connaissais à peine, était quelque chose de réel, quelque chose de très bien dirigé, et qu'il fanatisait en sa faveur des jeunes gens résolus et audacieux.

(p.362)
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