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Citation de Nemorino


Ses réserves vis-à-vis de l’expressionnisme et, plus généralement, du modernisme et des avant-gardes transparaissent d’ailleurs clairement dans « Vienne, ville de rêves ». […]
Formé par l’ébullition de la Vienne moderne, Zweig possédait une conscience aiguë du conflit entre la recherche de l’originalité et la nécessite de poursuivre la tradition. On perçoit violemment cette ambiguïté dans l’œuvre de Mahler ou de Kokoschka, où les sentiments et les genres se heurtent en permanence. La littérature de Zweig est volontairement plus sage. L’auteur d’Amok savait bien que l’abstraction en peinture, l’atonalité en musique, l’hermétisme en littérature participent d’un même sentiment de perte de sens. Ainsi remarque-t-il dans Le monde d’hier : « Partout on proscrivait l’élément intelligible, la mélodie en musique, la ressemblance dans un portrait, la clarté dans la langue »… En fin de compte Zweig a rejeté cette approche, que Paul Valéry appelait la « tradition de l’excessif ». Elle lui apparaissait comme une dangereuse « passion pour l’inhabituel », aboutissant au « détachement des attaches intimes » et à l’hermétisme. Lui n’a jamais souhaité « éructer les rots de l’amertume ».
Au contraire, il a résisté toute sa vie à l’acidité et à l’aigreur, grâce à « cette foi en une élévation de l’humanité », impossible à renier.

(passage trouvé dans l'introduction de Bertrand Dermoncourt)
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