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Citation de Charybde2


Les icebergs avaient tracé dans leur jardin mille et un chemins. La proue se frayait un sentier dans ces glaces naissantes. Je flirtais avec la banquise. Ma route amoureuse m’avait mené aux portes de la grande plaine. Prairie de porcelaine blanche. Protégée par ses murailles d’îlots aux reliefs immaculés. Amandiers en fleurs dérivant sur leurs lits de nuage. Je me laissais avaler dans ce dédale opale.
Plusieurs jours durant, la glace devant. A babord. Tribord. Tous bords.
Puis la brume et ses enclumes. Les plumes de l’inconnu.
Quand revint la Lune je ne savais plus le chemin. Etait-ce doit devant ? Je cherchais les étoiles. La direction à suivre se cachait entre les façades enneigées. Le sentier et ses rebours sinuaient. Je dus me rendre à l’évidence. Les ruelles blanches me promenaient.
Je me suis abandonné à mon errance. Oubliant le temps. Oubliant même l’idée de chemin. Je goûtais les quartiers aux visages bleutés. La ville m’apprivoisait de ses charmes. Son quotidien m’avait compris. Envies. Son rythme me tenait en vie. Je croisais d’autres voiliers, eux aussi heureux d’errer. D’errer dans ce décorum. Nous échangions en surface. Convenances rassurantes. Joies aussi.
Cela dura des mois. Des mois d’insouciance. Légèreté de l’enfance. L’homme est un enfant qui joue à être grand.
La nuit je m’éveillais parfois. Je rêvais d’horizon. Pour quelle raison m’étais-je oublié dans cette cité lactée ?
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