Les éléments construits sont le plus souvent des clôtures ou des grillages, parfois des éléments métalliques, plus rarement des murs de béton (plus coûteux) – ou un mélange de ces éléments. Ces barrières sont fréquemment renforcées par des barbelés. Elles sont systématiquement longées par une route de patrouille (ce qui facilite leur repérage sur des photos aériennes ou satellitaires). Elles sont renforcées, à intervalle variable, par des points de contrôle (tours de contrôle avec gardiens ou non, radars, capteurs, etc.), mais aussi des sites logistiques et de logements de gardes-frontières. Enfin, last but not least, elles sont ouvertes par des points de passage pédestres, routiers, ferroviaires, maritimes ou aériens. Ces passages, souvent appelés checkpoints, portent le nom de « points de passage frontaliers » (PPF) dans la terminologie administrative française, ou ports of entry aux États-Unis, et si tous les PPF sont bien des checkpoints, tous les checkpoints ne sont pas des PPF (Les frontières « opaques » dépourvues de point de passage sont rarissimes ou ne concernent que quelques angles morts de la circulation globale (et notamment les hautes montagnes). L’objectif fondamental des « barrières » est de contraindre les flux à se soumettre au contrôle
Les barrières frontalières sont donc érigées pour faire respecter un ordre mondial asymétrique et coercitif dans lequel une minorité s’arroge un droit exclusif à la mobilité et tente de confisquer ce droit à une majorité…
La pixellisation de la frontière contribue à la transformation de la frontière et oblige à penser les barrières frontalières comme des objets complexes dotés d’extensions en deçà et au-delà de la ligne frontalière
La contractualisation de la gestion des frontières par les firmes sécurito-industrielles offre une alternative à l’embauche de fonctionnaires et intègre la logique de concurrence dans la défense et la sécurité
L’originalité de la localisation des barrières vient du fait qu’elles sont fréquemment situées là où existent des discontinuités économique
s’agit-il de sécurité (pour les citoyens) ou de contrôle (des citoyens)
On traverse là où la barrière s’arrête, mais l’on traverse tout de même
Tous les êtres humains ne disposent pas d’un droit égal à se déplacer