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Citation de Ledraveur


À mon retour à McLeod Ganj, je sentis que le bouddhisme avait également perdu de son innocence. Depuis mon arrivée ici pour la première fois, vingt ans plus tôt, les centres, les communautés et les maisons d'édition bouddhistes avaient surgi et proliféré à travers l'Europe, l'Amérique et l'Australie. Cela était dû largement aux efforts des Occidentaux qui, retournés chez eux après leurs études en Asie, avaient invité ensuite leurs maîtres bouddhistes à venir établir des centres. La popularité du bouddhisme était montée en flèche. Il n'était plus perçu comme un passe-temps spirituel suranné de hippies vieillissants mais était en train d'être absorbé avec enthousiasme par la culture occidentale. Inévitablement, il s'institutionnalisait également. En très peu de temps, des groupes bouddhistes avaient acquis de vastes propriétés et conquis de riches bienfaiteurs. Le mélange grisant de « maîtres illuminés », d'étudiants dévoués et d'ambition spirituelle grandiose peut aisément mener au sectarisme et aux abus de pouvoir.
Nous étions vingt-deux à être venus à Dharamsala discuter de ces questions avec le Dalaï-lama en personne. Après deux jours de préparatifs, on nous fit entrer dans une pièce du palais haute de plafond et glaciale pour la première de nos huit sessions de deux heures chacune avec le Dalaï-lama. Nous avions préparé un certain nombre de sujets: l'adaptation du bouddhisme à l'Occident, tradition contre culture, sectarisme, psychothérapie, moines et société laïque, et le monstre qui ne cessait de relever la tête : les relations sexuelles entre maîtres et étudiants.
Les discussions se déroulèrent tout d'abord dans une certaine gêne, car personne n'était très sûr de savoir ni où nous allions ni à quoi nous attendre.
(p. 253)
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