AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Steve Cuzor (146)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le combat d'Henry Fleming

C'est l'histoire du passage d'Henry Fleming dans la guerre de sécession. Jeune fermier de 18 ans, il s'engage dans l'armée nordiste contre l'avis de sa mère. Mais qu'en est-il de ses convictions .Il va traverser un moment de flottement et c'est cela qui est intéressant .Ce n'est pas dans mes sujets favoris et pourtant, je n'ai pas lâché le livre avant la fin . Il est présenté sous formes d'actes. Chaque acte est représenté par le dessin d'un objet du soldat . Les dessins sont magnifiques ainsi que les couleurs qui ont beaucoup d'importance aussi .

Gros coup de cœur pour cette adaptation du livre " the red badge of courage" de Stephen Crane .

Merci Steve Cuzor . J'ai hâte de découvrir le reste de votre univers .



#lecombatd'Henryfleming#NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          521
Cinq branches de coton noir

J'ai des amis babeliotes vraiment adorables. Lors de la dernière masse critique consacrée aux B.D, Fifrildi me disait qu'elle avait gagné "cinq branches de coton noir", je lui avais alors dit que j'étais curieuse de connaitre son avis parce que j'avais coché ce titre mais n'avait pas été sélectionnée. Elle m'avait alors dit qu'elle me l'enverrait après l'avoir lu. J'adresse donc un chaleureux merci à Fifrildi pour m'avoir fait parvenir cette B.D. Et en plus, ce fut une excellente surprise. "Cinq branches de coton noir" est une franche réussite.



Le démarrage est certes un peu lent mais cette mise en place est nécessaire pour poser les enjeux. Ensuite, c'est narrativement brillant. Le récit est très bien mené. L'alternance des passages aux Etats-Unis et des passages en Europe est un choix narratif pertinent qui dynamise le récit, instaure un beau suspense et ajoute de l'émotion avec le personnage de Johanna.

Le propos est passionnant. Les auteurs évitent toute facilité et proposent un récit subtil, fin sans manichéisme ni victimisation, juste une histoire forte et intense portée par des personnages intéressants et émouvants dont le combat touche le cœur et remue les tripes.



Le dessin est propre et de belle facture. Même s'il ne déborde pas de personnalité, c'est très bien fait et agréable à l’œil. Détail amusant : les personnages qui ont les traits d'acteurs de cinéma. La colorisation est intéressante et pertinente.

Que ce soit au niveau du scénario ou au niveau du cadrage et du découpage "cinq branches de coton noir" est très cinématographique et serait un candidat idéal à une adaptation sur grand écran.



Encore un grand merci à Fifrildi pour cette belle découverte. Cette B.D vaut vraiment le détour.

Commenter  J’apprécie          486
Cinq branches de coton noir

Je tiens tout d’abord à remercier Babelio et les éditions Dupuis pour l’envoi de ce livre dans le cadre de la dernière Masse critique graphique.



J’ai vraiment beaucoup aimé cette bande dessinée : l’histoire, le scénario, les dessins, les couleurs et le nombre de pages (plus de 170 pages).



Juin 1944.

Lincoln et Johanna Bolton sont frère et sœur. Lui se trouve au nord de Douvres dans une base militaire et elle vit à Raleigh en Caroline du Nord et suit des cours d’histoire au collège Saint Augustine. La guerre ne change rien à la situation des afro-américains : ils sont toujours victimes de la ségrégation raciale. Ils n’ont pas le droit d’aller se battre et sont traités comme des moins que rien.



Johanna hérite du journal intime d’Angela Brown (la domestique de Betsy Ross, la femme qui a cousu le premier drapeau américain). Et pendant quelques pages nous suivons son histoire. Cela se passe donc en 1777 et la situation des afro-américains y est bien pire.



Un mystère entoure le fameux drapeau qui après avoir disparu pendant 167 ans serait réapparu entre les mains d’un nazi. Grâce à ses relations, Johanna donne une chance à son frère de s’illustrer en devenant avec ses deux amis des « Monument Men » afin de retrouver ledit drapeau. La tâche semble improbable mais pourtant… La fin est bien triste mais logique.



Comme je le dis toujours : la guerre c’est moche. La ségrégation raciale c’est vraiment quelque chose qui me choque profondément.



J’ai beaucoup aimé le fait que les scènes se distinguent par des filtres de couleurs, je ne sais pas comment on appelle cela ?



Quoi qu’il en soit, un excellent moment de lecture.







Challenge multi-défis 2018 (20)
Commenter  J’apprécie          450
Cinq branches de coton noir

1944. En pleine Seconde Guerre mondiale en Europe, et en pleine ségrégation raciale aux Etats-Unis, Johanna, une jeune étudiante noire fait une découverte inattendue et en fait part à son frère, Lincoln, parti s'engager dans l'armée pour libérer la France du joug nazi.

Cette découverte prend la forme d'un journal intime, d'une certaine Angela Brown qui vécut en 1776 et vit naître la guerre d'indépendance qui transforma les fameuses 13 colonies britanniques en les Etats-Unis d'Amérique. Déjà à cette époque, les noirs sont soumis à l'autorité des blancs, et pourtant, .. eux aussi ont résisté et sous une forme qui pourrait bouleversé l'époque de Johanna si la "vérité" était découverte.



Chacun sur un contient, avec des armes différentes, Johanna et Lincoln se battent pour faire éclater cette vérité.

Un scénario parfois un peu fouillis et long. Tout cela s'étiole et c'est dommage, car l'idée était sympathique et l'action ne manque pas. En plus certaines des planches de Steve Cuzor sont à couper le souffle d'intensité, de précision et d'émotion. Malheureusement, le scénario est trop lacunaire. Il manque un petit quelque chose difficile à définir.



Une BD pas mauvaise certes, mais que je ne conseillerai pas particulièrement.
Commenter  J’apprécie          330
Cinq branches de coton noir

C’est une histoire sur la lutte des noir américains pour leur reconnaissance dans leur pays, c’est aussi une histoire qui se passe pendant la Seconde Guerre Mondiale, avec une partie du récit qui revient sur la Guerre d’Indépendance des Etats-Unis. Les différentes parties du récit s’articulent autour du tout premier drapeau américain. La violence de la guerre, du racisme sont les moteurs de cette aventure, les personnages sont très touchants, ce sont de très beaux personnages, superbement créés par Yves Sente, et je me suis surpris à croire réellement à cette histoire tant il se dégage de ce récit une efficacité, une persuasion, un réalisme, c’est une belle histoire, comme on aurait aimé que l’Histoire soit faite, émouvante et puissante.

Le trait est assez classique, dans le style du graphisme réaliste des meilleurs artistes des années 60. Sans le faire exprès, j’ai lu la version non colorisée, et franchement, l’intensité des contrastes est bien plus forte et le récit gagne en dureté, en force, cela rend l’histoire encore plus dramatique et violente. J’avais vu auparavant la version en couleur et je ne l’ai pas trouvé aussi marquante, aussi belle. Si vous avez l’occasion de la lire en noir et blanc, n’hésitez pas.

Commenter  J’apprécie          320
Cinq branches de coton noir

Merci à Filfridi et à Foxfire de m'avoir suggéré la lecture de cet excellent roman graphique, il y a de ça un moment , mais il m'a fallu un peu de patience pour l'avoir.



A trois cents mètres de chez moi, il y a une médiathèque qui est reliée à d'autres médiathèques et le temps de faire venir l'ouvrage d'un autre site...plus le calendrier ralenti de l'été...en tout cas, merci aussi aux médiathèques, si j'achetais tout ce que je lis, je serais ruinée.



Il faut maintenant que je vous dise ce qui m'a plu dans cette BD d'aventures historiques, qui raconte l'épopée de soldats noirs en mission pour les « Monuments Men » afin de récupérer en 1944 entre la Normandie et Bastogne, le premier drapeau des États Unis aux mains d'un nazi cruel et stupide, assassin et voleur d'oeuvres d'art, le prototype du personnage qu'on adore détester.



La fable est intéressante car elle nous parle des paradoxes des combattants de la liberté contre le nazisme qui cantonnaient les soldats noirs, engagés volontaires, à des tâches d'intendance, alors que les unités combattantes manquaient de bras. Curieux de se priver ainsi de forces vives d'un pays qui ont oeuvré pour lui depuis sa fondation ! C'est un message pour l'égalité et contre le racisme qui est délivré au moyen d'un journal intime et de la correspondance d'un soldat à sa soeur.



Le scénario est très original, dans son sujet et sa structure. il y a de l'action, des drames, des rebondissements, de l'héroïsme, des grands sentiments. J'aime beaucoup les portraits isolés sur les pages blanches, et je m'en fiche que cette histoire ne soit pas vraie. Elle véhicule des idées importantes, une saine révolte et le progrès des droits humains.







Commenter  J’apprécie          303
O'Boys, tome 1 : Le sang du Mississippi

Cette BD adapte Les aventures d’Huckberry Finn de Mark Twain. Un personnage et un livre que je connaissais pas. Je ne ferai donc aucune comparaison entre le roman, qui est aujourd’hui salué par la critique littéraire américaine, et la BD. On notera juste que les auteurs ont choisi de le moderniser un peu, en plaçant l’intrigue dans les années 30. Plus d’esclavage, mais toujours cet ostracisme contre les noirs qui perdurait sur les terres du Sud.

Autre changement, Huck Finn devient complice avec un ouvrier agricole de la propriété agricole de ses parents adoptif : Charley Williams. Et ce dernier adore le jazz, l’emmène dans des bouges écouter cette musique et goûter les affreux tords boyaux qui y sont servis, avant de pousser la chansonnette. Mais n’est pas blues man qui veut. Charley n’a aucun talent.

Pour le reste Huck reste un gamin élevé à la dure avec son frère. Deux complices face aux coups d’un père dont la priorité est la boisson. Huck finit par être adopté par un couple bourgeois, qui croit pouvoir l’éduquer. Peine perdue, Huck a toujours été libre, il ne respecte pas les règles.

Il va finir par partir sur le Mississipi avec Charley. A la dérive, les deux fuyards partent à l’aventure.



Le dessin est réussi. On devine que l’adaptation du roman est très libre. Par contre, le personnage de Huck, malgré les malheurs qui le frappent, ne suscite pas une vraie compassion. C’est un gamin élevé à la dure (ou plutôt pas élevé), qui s’affranchit des règles, sans autre objectif que de continuer sa vie de bohème. Son association avec Charley est le fruit du hasard, pas d’un regard plus ouvert sur le monde noir. Huck est avec Charley parce qu’il y trouve un intérêt.
Commenter  J’apprécie          250
Cinq branches de coton noir

Aux Etats-Unis la communauté noire n'a pas encore réussie à obtenir les mêmes droits que les blancs. Même envoyé en Europe pour combattre l'Allemagne nazie, ils sont cantonnés au basses taches.

Johanna va hérité d'une tante qu'elle a peu connue, mais dans ses affaires elle trouve un journal datant de la guerre d'indépendance américaine. C'est le récit d'Angela qui souffre des inégalités raciales. Elle était une proche de Betsy Ross, la femme qui a cousu le premier drapeau américain. Angela Brown, comme un hommage à toute la communauté noire, glisse sous une des étoiles blanches du drapeau, une étoile de coton noire. Et si la première bannière des USA devenait le symbole de la lutte pour l'égalité noire?



Ce long roman graphique de 175 pages revient donc sur deux éléments majeurs de l'histoire : la guerre d'indépendance américaine et la seconde guerre mondiale. Le fil rouge : le premier drapeau américain. On alterne donc entre les deux époques, entre confection de cette bannière où se cache l'étoile noire et la recherche de cette relique dans les Ardennes, en plein guerre.

J'ai trouvé le début assez long. J'ai eu du mal à ma plonger dans l'histoire en partie parce que j'aimais pas trop les personnages. Cela s'arrange dans la seconde moitié où l'action devient prépondérante et prenante. La fin est très poignante. Je pense que les auteurs ont bien réussi à mettre en avant l'aberrance et la futilité de ces haines raciales et idéologiques.



Le dessin est sérieux et on peut voir le talent du dessinateur dans ses portraits qui ouvrent les chapitres. Même si je n'aime pas du tout le parti pris de la colorisation monochrome. Jaune, bleu, verdâtre ou rouge je trouve ça terne et manquant de relief.
Commenter  J’apprécie          230
O'Boys, tome 1 : Le sang du Mississippi

Un air de banjo, la chaleur moite des bayous et les swamps, la brutalité sociale des années 30 aux États Unis, entre crise économique et ségrégation du Vieux Sud.



Comment imaginer une amitié entre un petit Blanc de 10 ans et un grand Nègre un brin simplet, en road-trip pour échapper à une justice expéditive et à une misère noire de laissés-pour-compte?

Huck Finn aime son frère et le blues, déteste son esclavagiste de père, et va être livré à lui même suite à une ronde macabre familiale. L'entraide viendra avec Charley, un grand échalas musicien, bête noire d'un shérif expéditif pour casser du nègre.



On est immédiatement immergé sur les rives du grand fleuve, par un graphisme d'une telle minutie dans les détails, d'une telle précision dans la documentation historique que des images cinématographiques se substituent aux magnifiques planches colorées.



C'est une aventure, pleine de rebondissements, de violence et de capacité d'adaptation des individus en milieu hostile. De barques pourries dans les crues du Mississippi, en trains de Hobos, société migratoire de vagabonds ferroviaires, la poisse et les embrouilles vont être le quotidien des deux lascars dans le premier tome d'une série de trois.



Ambiance à la Steinbeck ou à la Twain garantie et pour un peu, on croiserait Jack London ou Jack Kerouac...

Dépaysement assuré.

Commenter  J’apprécie          230
Cinq branches de coton noir

Cinq branches de coton noir, c'est un bout de tissu caché dans l'un des plus beaux emblèmes de la nation américaine.

C'est pour cette étoile que Lincoln et ses amis, qui se morfondent dans un camp militaire en Europe à la fin de la Seconde Guerre mondiale, vont risquer leur vie.

Ils rêvent de prendre les armes pour chasser l'Allemand.

Ils veulent contribuer à la libération.

Problème  ?

Ils sont noirs.

Et l'armée américaine, ne leur donne que des tâches subalternes.

Pas question de les imaginer briller au combat.

L'Amérique de la ségrégation a débarqué son racisme avec ses troupes.

Pourtant, avec l'aide de sa soeur restée au pays, Linc va se voir confier une mission périlleuse.

Voilà donc le sujet de ce magnifique et incontournable album signé Steve Cuzor (dessin), Yves Sente (scénario) et Meephe Versaevel ( couleurs) qui ont su formidablement mettre en images une histoire qu'on aurait aimée réelle.

Alors, oui, c'est de la fiction, presque une légende, même, mais l'important, c'est le message qui est envoyé, un nouveau pavé dans la mare du racisme.

Et évidemment, on s'attache aux personnages qui luttent pour exister dans un monde qui, au-delà de la guerre, les méprise.

L'émotion est au rendez-vous de ce roman graphique totalement réussi.
Commenter  J’apprécie          220
Le combat d'Henry Fleming

Steve Cuzor signe le scénario et les dessins de la BD historique « Le combat d’Henry Fleming. » Une BD librement inspirée de l’un des romans fondateurs de la littérature moderne américaine « The Red badge of Courage« , écrit en 1894 par Stephen Crane. Un roman qui sera définit comme « L’une de nos meilleures œuvres littéraires » selon, ni plus ni moins, qu’Ernest Hemingway lui-même. Nous sommes au Printemps 1863, dans l’Etat de Virginie, sur les rives du Rappahannock, où 190 000 soldats américains s’affrontent durant la Guerre de Sécession (qui durera de 1861 à 1865). S’y opposent les Confédérés du Sud esclavagiste et les Unionistes du Nord industriel. L’année 1863, où se déroule les évènements contés dans la BD, constitue un tournant dans cette guerre. Les uniformes gris des Confédérés s’affrontent aux uniformes bleus des Unionistes. Henry Fleming a 18 ans lorsqu’il intègre les forces armées de l’Union. Steve Cuzor nous raconte l’envers de la guerre, faite d’escarmouches, d’assauts inconsidérés et mortels. La piétaille, la troupe, est mal considéré par les officiers et les généraux de l’état major. La troupe est perçu comme de la chair à canon, des paysans tout juste bons à succomber au front, pour de menus progrès sur le terrain. Le régiment d’Henry Fleming monte au front pour livrer bataille. Le quotidien de Fleming nous plonge dans cette guerre meurtrière (617 000 morts) faite d’escarmouches mais aussi de batailles rangées visant à faire charger la troupe, sous le feu de l’artillerie ennemie, pour déloger ces derniers de leurs positions. Henry Fleming n’a jamais connu le feu. Il monte à l’assaut la boule au ventre (comment pourrait-il en être autrement ?), surtout il se pose la question de savoir s’il a assez de cran ou plutôt ce grain de folie, pour prendre part à l’assaut. La frontière est mince entre le déserteur et le héros. En quelques jours, se jouent les premiers affrontements et se perdent les dernières illusions sur la réalité de la guerre. Les illustrations sont particulièrement réussies. Le choix de montrer les affrontements, au plus près de la réalité des combats, est très judicieux. On est au cœur de la bataille et l’on vit l’avant, le pendant et l’après de celle-ci. Les couleurs donnent un aspect brumeux aux combats, avec la fumée liée aux tirs de l’artillerie et des fusils. C’est dans ce nuage de brouillard que doivent se repérer les soldats. Henry Fleming va changer et, ce pour toute son existence, durant les combats auxquels il participe. Il ne sera plus jamais le même suite à cela. Il y aura un avant et un après. Paru chez l’éditeur AIRE LIBRE, « Le combat d’Henry Fleming » est l’une des toutes meilleures BD historique de ce premier trimestre 2024. J’ai aimé le côté réaliste de la description des conditions de vie des soldats, mais aussi des charges au cours de la bataille. Le sang, les blessures, l’atrocité des combats, l’ineptie des stratégies et des sacrifices demandés à la troupe pour prendre une position aussitôt abandonnée. C’est, à mon sens, une très belle BD historique avec un message fort. Le contexte, le fait de situer l’intrigue durant ce qui fût l’une des premières grandes boucheries des guerres à l’échelle industrielle, tout ceci concoure à rendre cette BD indispensable pour qui aime ce genre. C’est un gros coup de cœur.
Lien : https://thedude524.com/2024/..
Commenter  J’apprécie          200
O'Boys, tome 2 : Deux chats gais sur un tra..

Balade et ballade...



La quête ferroviaire de Huck, le petit Blanc et de Charley le Nègre se poursuit vers le rêve californien, au fil des bleds perdus dans les plaines du Middle Ouest, et au son du blues de la guitare du grand noir.

Nos deux compères en fuite s'entraident, se perdent, se retrouvent. Les voyages sur les toits des trains de marchandises leur brulent la plante des pieds, et les galères continuent à s'accumuler.



Qu'importe!

Notre culotté gamin n'a qu'une obsession: retrouver son grand frère dont il poursuit la légende de révolté social, le long des transhumances de Hobos et de leurs symboles codés. Quant à l'improbable musicien, légèrement shooté par quelques substances hallucinogènes, il cherche son destin dans un hypothétique cross road.



Ce second tome tient toutes ses promesses, par le scénario impeccable dans l'Amérique en crise et par les dessins d'orfèvre qui l'illustrent. Un léger ralentissement dans la narration qui en effet tourne un peu en rond à l'image du voyage, mais le rebondissement final titille le lecteur pour entamer l'ultime tome du road movie.

Commenter  J’apprécie          190
XIII Mystery, tome 6 : Billy Stockton

Cuzor reviennent sur l'histoire de celui qui a croisé le chemin de XIII dans une cellule du sordide pénitencier de Plain Rock.
Commenter  J’apprécie          180
O'Boys, Tome 3 : Midnight crossroad

Cette série fut d’abord éditée en trois tomes, que je viens de lire. Afin de ne pas faire trois chroniques, je n’en ferai qu’une seule et ce sera avec l’intégrale.



Me voici, une fois de plus, dans l’Amérique sudiste des années 30 : la raciste, la ségrégationniste (le Nord ne vaut pas mieux), celle des hobos, de la crise de 29, de la violence, du chômage, de l’exil… Bienvenue au Mississippi !



Cette série met en scène un jeune garçon nommé Huck Finn et son frère, Tom… Heu, attendez un peu, là ! Ce sont les personnages emblématiques des romans de Mark Twain !



En fat, ces bédés, sont une sorte de réécriture plus moderne des aventures de Huckberry Finn, qui, dans le roman, s’enfuyait sur un radeau, en compagnie d’un esclave Noir. Dans ce récit, nous sommes dans les années 30 et c’est un terreau fertile pour développer un magnifique récit, fait de sang, de violence, de racisme et de musique.



J’ai vite oublié le roman original, tant cette bédé était riche, scénaristiquement et historiquement parlant. Sans compter les dessins, très bien faits, détaillés.



Huck a une bouille sympathique, même si son personnage n’appelle pas à la sympathie, ni à la compassion, malgré les malheurs qui le frappent. Élevé à la dure, il ferait n’importe quoi pour continuer sa vie de bohème, c’est un égoïste, même s’il évoluera au fil des trois albums.



Dans ces bédés, on y retrouve tous les ingrédients des années 30, avec les Noirs, toujours victimes de la ségrégation, qui jouent de la musique dans des bouges infâmes, avec les hobos qui voyagent clandestinement sur les trains, la misère, le chômage,…



Ce récit, c’est un voyage dans l’Amérique, sans payer son billet de train, mais attention, c’est un voyage violent : il y aura des morts, des accidents, et pas toujours de la solidarité entre les clandestins. N’oublions pas que Huck voyage avec Charley, un Noir et que ce n’est pas bien vu. Comme il n’est pas bien vu, dans les bouges Noirs, qu’un jeune Blanc y fasse son entrée.



Anybref, O’Boys n’est pas pour les enfants (évitez de laisser trainer, on aura une tête coupée et du sang), mais c’est parfait pour les adultes (sauf les trop sensibles).



C’est l’histoire d’un road movie initiatique totalement fou, mais réaliste, et qui permettra aux auteurs de nous parler de cette Amérique des années 30 où il fallait traverser tout le pays pour espérer trouver du boulot (maintenant, faut juste traverser la rue, c’est plus cool – ironie), une Amérique où les inégalités étaient importantes (zut, elles le sont toujours), le racisme omniprésent (décidément, rien ne change), le tout sur le son des guitares et des chansons de blues.



De la grande bédé !



♫ Il y a longtemps sur des guitares

Des mains noires lui donnaient le jour

Pour chanter les peines et les espoirs

Pour chanter Dieu et puis l’amour

La musique vivra

Tant que vivra le blues ♪



(La Musique que j’aime – Johnny Hallyday)


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          170
Cinq branches de coton noir

"Cinq branches de coton noir" est un magnifique album historique. L'histoire est dense et très documentée, l'accent est mis sur le réalisme de la seconde guerre mondiale, le racisme au sein de l'armée américaine, la ségrégation raciale aux USA, sur l'évolution des mentalités, sur la bravoure des soldats pour servir leur drapeau (un des sujets principaux), sur la place de l'art en temps de guerre et la manière des "Monuments Men" de traiter leurs missions.



Une relation épistolaire s'instaure entre notre personnage principal et sa sœur tout au long du récit, et c'est simplement très touchant, j'ai beaucoup aimé cet aspect de l'album. Scénaristiquement parlant, le choix de mettre en parallèle plusieurs périodes afin de poser les bases est très bien, tout comme la manière de suivre notre groupe de soldats dans leur mission. Nous ne sommes pas dans une énième histoire pour faire gonfler l'ego américain que nous pourrions retrouver dans un film par exemple.



En ce qui concerne les dessins, le trait est vif et intéressant, assez original et cela plaira au plus grand nombre.

Les couleurs sont assez sombres mais cela colle bien à l'ensemble parlant de guerre et de racisme, c'est cohérent.



Je conseille cet album assez conséquent du haut de ses presque 200 pages à tout le monde, il est instructif et utile pour un pan de l'histoire peu abordé en BD.



Sur le blog :
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
Commenter  J’apprécie          170
Le combat d'Henry Fleming

A 18 ans, Henry Fleming s'engage dans l'armée nordiste en pleine guerre de Sécession. Mais le temps passe sans qu'il ne participe à une bataille.

Adapté de L'insigne rouge du courage, roman de Stephen Crane, le récit détaille les états d'âme d'un jeune homme confronté à des enjeux qui le dépassent, entre le mépris des officiers et les enjeux absurdes, en face desquels la vie des soldats ne vaut rien. L'histoire est prenante, mais c'est surtout par ses graphismes que l'album nous tient. Steve Cuzor propose des planches en monochrome, chacune présentant une couleur légèrement de la précédente, mais toujours dans une tonalité froide qui appuie la dureté du propos. Le coup de crayon est net, précis et plein de détails, mais là encore acéré.

Si je n'ai pas lu le roman à l'origine de cette bande dessinée, je suis maintenant curieuse de le découvrir tant cet album est percutant.
Commenter  J’apprécie          160
XIII Mystery, tome 6 : Billy Stockton

Billy Stockton, dans la série XIII, est un personnage plus que secondaire. Il fait une apparition dans l'album "Toutes les larmes de l'enfer". Billy était le compagnon de cellule de XIII.



Un choix étonnant de créer un album sur sa vie, son histoire....



Il était prévisible que son enfance fût perturbée, nous le savions déjà.



L'avion de ses parents s'écrasent et le petit Billy se trouvait dedans et par un miracle, s'en est sortie quasi indemne. Pauvre gosse de riche qui se retrouve dans une famille parente, fermier dans l'Oklahoma et qui est élevé à la dure. Et son histoire se dévoile à chaque page, curieuse et pathétique.

Il faut aussi annoncer que Billy croise, par hasard, quelques auteurs du Complot Shéridan : le juge Allenby, Calvin Wax et le colonel Mac Call (XIII - Spads). Histoire de combler le peu d'intérêt de sa vie.



Si l'histoire n'était pas raccroché à XIII, il pourrait passer inaperçue. Mais Bollée a assez bien intégré l'ensemble Billy Stockton - Toutes les larmes de l'enfer. Le trait de Steve Cuzor est moderne et reste dans la lignée de Vance.
Commenter  J’apprécie          160
XIII Mystery, tome 6 : Billy Stockton

J’arrive au bout de la série XIII Mystery (que je découvre dans le désordre), et j’avais donc gardé pour la fin ce tome consacré à Billy Stockton, personnage très secondaire de la série originale qui ne m'intéressait pas particulièrement.

J'étais néanmoins curieuse de savoir comment le scénariste allait réussir à rendre ce personnage intéressant et à développer ses liens avec l’histoire originale. De ce point de vue, le pari est plutôt réussi puisqu’on découvre comment le jeune Billy a croisé des membres de la conjuration des XX par l’intermédiaire du juge Allenby et comment il a convaincu XIII de le laisser l’accompagner lors de son évasion. Cet album complète donc bien Toutes les larmes de l'enfer, mais il n’y a pas non plus de grandes révélations et le personnage reste peu sympathique.

Ce tome moyen est par ailleurs bien servi par les dessins modernes et vifs de Cuzor.
Commenter  J’apprécie          130
Cinq branches de coton noir

Cinq branches de coton noir, étonnant roman graphique qui mêle personnages réels (George Washington et Betsy Ross, par exemple) et pure fiction, se déroule essentiellement en Europe à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, mais aussi aux États-Unis à deux époques différentes. Il comporte un prologue, quatre chapitres et un épilogue. Réalisés au fusain (?) sur fond blanc, de superbes portraits du ou des personnages dont il sera surtout question ouvrent chacun des chapitres.



Le prologue nous emmène dans une curieuse base militaire américaine dont on comprend dès la première page qu'il s'agit d'un leurre destiné à faire croire à l'armée ennemie que le débarquement aura lieu dans le nord de la France. Très vite aussi, on constate que la plupart des hommes cantonnés là sont des Noirs, sauf les gradés, bien sûr, pour leur part ouvertement racistes et agressifs. Tom, Aaron et Lincoln, les trois soldats que nous suivrons, subissent brimades et insultes, comme leurs camarades. Ils désirent partir au combat, ce qui jusque-là n'était absolument dans les projets du haut commandement.



Le premier chapitre nous présente d'abord Johanna Bolton, la soeur de Lincoln avec lequel elle correspond aussi régulièrement que possible et qui attend impatiemment les lettres que son frère lui envoie. Elle est étudiante en histoire au Saint Augustine's College, université privée réservée aux Noirs. Elle trouve, dans les affaires d'une tante récemment décédée, le journal intime d'une certaine Angela Brown, datant de 1777. En lisant le journal de son ancêtre, Johanna nous transporte en janvier 1776, en pleine guerre de Sécession. Angela est alors domestique chez Betsy Ross, la couturière qui est censée avoir cousu la première bannière étoilée. Celle-ci se montre assez bonne et compréhensive envers sa servante. Très tôt un matin, Angela décidera d'apporter sa touche personnelle à ce drapeau… Par un concours de circonstances que je n'éclaircirai pas ici, les trois soldats vont avoir comme mission de retrouver ce drapeau qui, au début de leur quête, se trouve en France.



J'ai été déroutée par la mise en couleurs de cet ouvrage : chaque double-page, parfois chaque page, se compose d'un camaïeu de verts, de gris, de rouges, de bleus ou d'ocre. Les motifs du passage d'une teinte à une autre restent la plupart du temps mystérieux, pour moi, en tout cas… Si la mise en page est classique, les plans proposés varient beaucoup et empêche toute monotonie. le dessin, réaliste, est très maîtrisé, détaillé et particulièrement expressif. De la belle ouvrage, en somme… Et pourtant, je ne suis pas complètement conquise. La dernière partie du quatrième chapitre m'a semblé longue et peu crédible, ceci expliquant sans doute cela. Quelques personnages abandonnés en cours de route, quelques allusions que je n'ai pas comprises. Bref, je garde certaines réserves malgré l'évidente qualité de l'ensemble.
Commenter  J’apprécie          130
Cinq branches de coton noir

Une BD de la sélection cezam, qui en plus semble avoir été très apprécié par les lecteurs babeliens... La barre était placé très haut, et peut-être est ce la raison de ma déception.

J'ai tout d'abord trouvé le début très long, trop long. Et a contrario, les chapitres d'actions, où 3 jeunes noirs sont incorporés aux Monuments Men me semblent trop courts, il y a des détails de la traque de ce fameux officier allemand qui m'ont échappés, j'ai du relire plusieurs fois certaines planches pour suivre.

Certes le propos, n'était pas les Monuments Men, mais l'implication des noirs américains dans l'histoire de leur pays, mais du fait du scénario "de surface" je trouve que le fond n'est pas très bien défendu.

Il y a aussi des sujets qui m'échappent, comme cette organisation NAACP , c'est évoqué, certains personnages sont même présentés dans la pénombre. On sent la clandestinité, le secret. Aussi J'en attendais donc des révélations, mais non. C'était juste le sujet rapide de deux planches et puis plus rien.

C'était une lecture intéressante, qui m'ouvre d'autres pistes de réflexion.
Commenter  J’apprécie          130




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Steve Cuzor (993)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz Bridgerton

Qui est le diaman de la saison

Eloïse
Penelope
Daphné
Cressida

10 questions
5 lecteurs ont répondu
Thème : Julia QuinnCréer un quiz sur cet auteur

{* *}